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 « Aujourd'hui, tu es reine, Batilda. Autrefois tu étais libre. » [PV • Batilda]

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MessageSujet: « Aujourd'hui, tu es reine, Batilda. Autrefois tu étais libre. » [PV • Batilda]   « Aujourd'hui, tu es reine, Batilda. Autrefois tu étais libre. » [PV • Batilda] Icon_minitimeLun 21 Oct - 10:56

« Il faut jouer pour devenir sérieux. »


Barthélemy il joue aux petites voitures. Tonton Hermès, il lui en a offert une toute nouvelle, toute rouge, et qui fait vroum. Alors le petit Prince, il a tout poussé ses affaires dans les coins de sa vaste chambre, faisant du centre, son grand parcours automobile. Il assure tous les rôles le petit garçon : il est commentateur, pilote, réparateur mais aussi public. Autant vous dire que ça lui en fait du boulot.

Mais Barthélemy, c'est un homme, et un homme ça sait faire pleins de choses à la fois, alors il se démotive pas et s'amuse en riant à gorge déployée.  Par exemple, là, il vient de se doubler. Ca l'énerve un peu, c'est vrai, mais c'est pas si grave, il l'aura au prochain virage cette voiture de pacotille.

Le petit Prince, il doit être drôlement concentré pour réussir à faire tout ça en même temps. Tellement concentré qu'il l'entend même pas arriver. Et ça, c'est rare. Alors, tandis qu'il double enfin son autre voiture, le sourire aux lèvres et les yeux qui brillent, il sent une main se poser sur son épaule.

Barthélemy il est pas du tout habitué. D'habitude, on arrive jamais à lui faire de surprise. Que ce soit pour des événements, ou juste pour le surprendre, son don, il lui permet de tout entendre. Même si sa super capacité à garder son sang-froid y joue pour beaucoup aussi. Mais là, il était beaucoup trop absorbé pour entendre sa sœur se glisser derrière lui, et le pauvre Prince, il a pas tout compris.

Surpris, surement pour une des premières fois de sa vie, Barthélemy il fait un bond. Il sursaute, crie, se cabre et roule en avant, dévastant ainsi tout son prestigieux circuit. Il arrive à l'autre bout de la pièce, se relève précipitamment, mais un peu trop maladroitement  et se met en face du pauvre inconnu qui vient d'attiser sa colère, jambe gauche levée et bras droit en garde.

« Qui es-tu, manant, pour oser déranger le silence du valeureux Barthé... BATILDA ! »

Il laisse retomber ses membres et se précipite vers madame la reine. Ca fait longtemps qu'il ne l'a pas vu. Depuis qu'elle est devenue nulle, elle vient plus jouer avec lui. Au début ça lui a fait bizarre, mais maintenant, il s'est habitué. Et puis il est pas bête, il sait que c'est pas de sa faute. Mais de son machin dorée qu'elle porte parfois sur la tête.

Couronne qu'ils appellent ça. Ca lui a complètement tout retourné le cerveau, c'est pour ça que Barthélemy il lui en veut pas trop.
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Batilda
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MessageSujet: Re: « Aujourd'hui, tu es reine, Batilda. Autrefois tu étais libre. » [PV • Batilda]   « Aujourd'hui, tu es reine, Batilda. Autrefois tu étais libre. » [PV • Batilda] Icon_minitimeMer 30 Oct - 22:21

ft. barthélemy & batilda

aujourd'hui, tu es reine, batilda. autrefois tu étais libre.

Quand tu étais encore une enfant, Batilda, tu jouais souvent dans le jardin avec ton frère. Vous faisiez des parties de cache-cache interminable dans la roseraie ; à deux, comme des imbéciles. Vous vous perdiez dans le labyrinthe et vous vous racontiez des histoires de chevaliers et de sorcières. Parfois vous vous asseyiez dans le boudoir et tu inventais des contes, des contes rien que pour lui. Ça parlait d'étoiles et d'araignées, d'un homme qui était tombé amoureux de la lune, et puis aussi d'un poisson qui rêvait de devenir une jolie fleur paressant au soleil. Tu avais toujours quelque chose de neuf germant dans un coin de ta tête, tu enrichissais tes chroniques au fur et à mesure que les personnages apparaissaient dans ton esprit. C'était facile pour toi ! Tu les piochais dans les rêves d'untel ou d'un autre. Tu faisais ton marché d’événements abracadabrants, tu les saupoudrais de poussière de fée ; et puis tu lui racontais tout. Au creux de son oreille de gamin ravi.

Barthélemy.

Depuis combien de temps ne lui avais-tu pas accordé un moment ? Tu avais l'impression de ne plus le connaître. Tu le croisais dans les couloirs au hasard d'un rendez-vous ; il courait toujours. Tu n'étais seulement plus là pour le guider ou le suivre. Il était seul. Tu étais seule. Peu t'importait. Jusqu'à ce que tu lises le message bourré de fautes qu'il avait collé sur sa boîte aux lettres. Là, il y avait eu quelque chose. Tu ne savais pas exactement quoi - c'était plutôt indéfinissable - mais tu avais eu envie de pleurer et de rire et de trembler en même temps. Là, tu t'étais dis qu'il fallait que tu le voies. Tu avais glissé un mot au milieu de son courrier ; un mot sec et sans amour, comme tu savais si bien les faire. Tu avais tourné les talons en pensant qu'un jour prochain il te faudrait lui parler. Voilà que ce jour paraissait t'avoir rattrapé.

Tu ne t'y attendais pas spécialement. Tu n'avais rien prévu. Tu rentrais d'une réunion particulièrement harassante avec les membres du conseil, à propos des frontières, des vivres, de l'aide qu'il fallait apporter à la vallée tant bien même tu les méprisais. Et il était là. Il faisait vrombir ses voitures entre ses mains pâles avec l'air concentré de celui qui vit tout avec intensité. Il était là. Tu avais poussé la porte pour pouvoir te faufiler dans la pièce. Juste là. Tu t'étais approchée jusqu'à pouvoir toucher son épaule.

Dans un cri, il n'était plus là.

« Qui es-tu, manant, pour oser déranger le silence du valeureux Barthé... BATILDA ! »

Et il y avait cette expression sur son visage qui n'avait pas changé et qui te faisait étrangement mal au cœur. Il était resté le même. Inlassablement, ce petit garçon prêt à écouter et à inventer toutes les histoires du monde. Toi tu étais devenue toute sèche, on avait fait couler la vie en dehors de toi jusqu'à ce que tu sois modelée exactement comme ils le désiraient. On s'en fichait bien de tes rêves et de tes contes. On s'en fichait bien de tes étoiles et de tes araignées, de ton homme amoureux de la lune et de ton poisson se voulant fleur au soleil.

« Tu vas bien, Barthélemy ? »

Tu aurais voulu lui demander quel âge il avait, exactement. Tu aurais voulu savoir si ses voitures étaient nouvelles et laquelle des deux avait fini par gagner la course. Tu aurais voulu l'interroger sur sa carrière de chevalier protecteur ; est-ce qu'il était devenu fort ? Est-ce qu'il pouvait te montrer ? Oh Barthy c'est incroyable comme tu manies bien ton épée de bois ! Tu seras un magnifique soldat !
Mais il n'y avait plus de mots en toi, Batilda.
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MessageSujet: Re: « Aujourd'hui, tu es reine, Batilda. Autrefois tu étais libre. » [PV • Batilda]   « Aujourd'hui, tu es reine, Batilda. Autrefois tu étais libre. » [PV • Batilda] Icon_minitimeDim 1 Déc - 13:42

« Entre quatre yeux, pas de mensonge. »


Batilda, elle est triste.

Elle le cache bien, mais Barthélemy, il le voit bien.  Puis il voit tout en dedans d'elle aussi, alors ça aide un peu. Ca lui fait de la peine aussi à lui, quand il sent toutes ses pensée mornes couler dans sa tête. Mais il le lui montre pas. D'abord parce qu'il se dit que ça lui passera, et que dès que son bidule qui brille quittera le haut de sa tête, elle redeviendra comme avant. Barth, il en est persuadé. Ensuite parce qu'il sait qu'elle fait beaucoup d'effort pour paraître nulle, et que si elle y tient à ce point, il allait pas tout lui gâcher en lui montrant que c'était inutile avec lui.

Alors il fait semblant, comme elle. Enfin, ça c'est ce qu'il pense. Mais Barthélemy il pense tellement, qu'il oublie d'y penser. Alors au bout de quelques secondes, il ne fait même plus attention à son faux-jeu, parce qu'il commence surement à s'habituer à la nouvelle Batilda, et ne se soucie plus que de son parcours automobile détruit.

« Tu vas bien, Barthélemy ? »

Mais le petit garçon il se retourne brusquement vers le massacre du magnifique circuit, et se précipite pour ramasser les décombres. Il replace tout à la va vite et avec empressement, se servant de voitures comme morceaux de route ou de morceaux de route comme voitures. Le rendu est beaucoup plus disgracieux que l'original. Mais ça lui plaît, alors il se contente de pousser négligemment les parties dont il ne s'est pas servies, puis s'arrête.

Parce qu'il vient de se rappeler que sa sœur est toujours derrière lui. Et ça il l'a su parce qu'elle pense beaucoup trop, Batilda. Gêné, il s'empresse de répondre à sa question en lui adressant son plus magnifique sourire  :

«Oui, elle est gentille avec moi, mais je préfère le Nutella ! »

En fait, Barthélemy il se rappelle plus vraiment de la question, mais la réponse paraissait clair dans sa tête. Alors il change de sujet :

« Au fait, c'est quand que tu fais un tout nouveau spectacle tout chouette ? Le dernier était génial, mais beaucoup trop court, en plus tonton Hermès il est même pas venu me voir à la fin. »

Il tente de prendre un ton qui se veut de reproches, mais sa voix paraît un peu trop enjouée. Il se relève alors brusquement, puis court en direction de sa sœur en lui faisant signe de se baisser, de manière à pouvoir lui chuchoter dans l'oreille :

« Puis entre nous, Aspirine, elle était pas très en forme ce jour là, mais c'est un secret, alors que je compte sur toi pour faire comme si je ne t'avais rien dit... »

Il recule en lui faisant un clin d'œil, digne du plus grand des séducteurs, comme Hermès le lui a appris, puis il attend calmement la réponse de la reine rose.
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MessageSujet: Re: « Aujourd'hui, tu es reine, Batilda. Autrefois tu étais libre. » [PV • Batilda]   « Aujourd'hui, tu es reine, Batilda. Autrefois tu étais libre. » [PV • Batilda] Icon_minitimeLun 24 Fév - 12:05

Aujourd'hui, tu es reine, Batilda. Autrefois tu étais libre.
Tu avais l'habitude, quand tu posais une question, qu'on s'empresse toujours de te répondre avec exactitude. Le fait que Barthélemy te laisse sur le carreau pour aller réparer son foutu circuit te rendit donc dans un premier temps particulièrement agacée. Il ne savait même pas bien faire, d'ailleurs. Il n'avait jamais su faire les choses à l'endroit. Les fleurs, il les mettait dans les vases en ne laissant dépasser que les racines. Son circuit, il le réparait en plaçant les voitures à la place des routes. Tu ne comprenais pas, Batilda. Ça faisait longtemps que tu ne comprenais plus ton petit frère. Ça faisait longtemps que tu n'avais pas pris le temps d'essayer de le comprendre.

« Oui, elle est gentille avec moi, mais je préfère le Nutella ! »

En entendant à nouveau sa voix fluette de petit garçon, si différente de celles intenses et graves de tes conseillers, tu te demandas si tu n'avais pas trébuché quelque part dans ta vie. Tu te demandas si, peut-être, il n'y avait pas un moment où tu avais pu échouer sans t'en rendre compte.

« Au fait, c'est quand que tu fais un tout nouveau spectacle tout chouette ? Le dernier était génial, mais beaucoup trop court, en plus tonton Hermès il est même pas venu me voir à la fin. »

Tu voulais oublier. Tu voulais oublier qui tu étais. Tu voulais prendre Barthélemy dans tes bras et lui prier de ne plus songer à ce spectacle morbide dont il avait été témoin. Le jour où il comprendrait que tout ceci n'était pas un jeu, te détesterait-il ? Rien que l'idée te donnait envie de vomir. Mais c'était ton rôle. Ton rôle à toi, d'être la méchante, celle qu'on aimait autant qu'on détestait, celle qu'on voulait à la fois protéger et voir en miettes. C'est ce que l'on t'avait appris. Être Reine, c'est savoir se faire haïr quand il faut. C'est supporter les critiques lorsqu'il y en a, ne pas fléchir, ne pas montrer que chaque mot incendiaire nous transperce de part en part.
Tu te baisses légèrement pour écouter la suite des histoires de Barthélemy, qu'il te chuchote à l'oreille comme s'il détenait le plus gros secret du monde.

« Puis entre nous, Aspirine, elle était pas très en forme ce jour là, mais c'est un secret, alors que je compte sur toi pour faire comme si je ne t'avais rien dit... »

Il te fait un clin d’œil qui te rappelle étrangement ceux que te lancent parfois le crétin ailé. Tu es persuadée qu'il a une très mauvaise influence sur ton petit frère. Aspirine aussi, d'ailleurs. Cette rousse mégalomane ne t'inspire pas du tout, il faudra que tu règles ça. Tu le sens. Bientôt le peuple se soulèvera, déjà il chuchote dans les rues de la cité et dans les recoins du désert, il souffle son désaccord, tu l'entends dire tout bas, mais de plus en plus fort : « quelque chose ne va pas ». Et ce quelque chose qui ne va pas, tu en es entièrement responsable.
En t'apprenant à devenir Reine, on ne t'a pas appris à corriger tes erreurs.
Une Reine, ça ne fait jamais d'erreur.

Lentement, tu t'éloignes de Barthélemy et va t'asseoir près de son circuit détruit. Le sol, impeccable, te renvoie une image creuse de ce que tu avais pu être. Tu ne te reconnais plus, depuis que ta couronne de fleurs est devenue une couronne tout court. Les fleurs sentaient si bon. Le métal est froid sur ta tête.

« Je n'organise pas le prochain spectacle, mais je pense qu'il ne devrait pas tarder. »

Tu le regardes en souriant. Ô Barthélemy. Il avait l'air si heureux d'assister à ce massacre. Il était bien de ta famille. On dit qu'on n'échappe pas à son destin, n'est-ce pas ? Un jour Barthélemy serait Roi lui aussi, probablement. Si vous surviviez jusque là.

« Tu seras aux premières loges, tu verras. »

Oui. Tu verras, c'est promis.
Tu verras la haine dans leurs yeux.
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MessageSujet: Re: « Aujourd'hui, tu es reine, Batilda. Autrefois tu étais libre. » [PV • Batilda]   « Aujourd'hui, tu es reine, Batilda. Autrefois tu étais libre. » [PV • Batilda] Icon_minitimeDim 2 Mar - 12:42

« tu veux vraiment pas me montrer tes dents ? »

C
'est fou ce qu'il est doué Barthélemy. Son circuit est décidément mieux ainsi, il n'y a aucun doute possible. Il a entendu Batilda pourtant, penser très fort que ce dernier n'était pas du tout à l'endroit. A présent, assis près de ses belles routes, elle devait s'en mordre les doigts. Bien sûr qu'elle aimerait tant en avoir un pareil. Tout le monde aimerait avoir un joli circuit du Prince. Barthélemy il en est persuadé, plus tard, il devrait se reconvertir en archi-tête. C'est vrai ça, pourquoi il n'y avait pas encore pensé ?

Il créerait des colonnes en forme d'étoile pour Star, supportant des voûtes de marbre rose faisant frémir la plus frigide des reines roses. Il sait pas trop ce que ça veut dire d'ailleurs, frigide, mais il entend beaucoup ce mot en ce moment au palais quand on parle de sa sœur. Il faudrait qu'il lui demande.

Mais Barthélemy, il a déjà oublié. Parce qu'il est trop concentré sur sa précédente question. Cette fois ci, il a fait attention de bien suivre la conversation, parce qu'il aime pas passer pour un imbécile. Il s'applique tellement le petit lu pourtant, à rester sérieux parfois. A faire comme il le lui demande tous. Il aime pas ça, du tout même. S'il pouvait, il aimerait tellement passer ses journées à dessiner des dragons et à vagabonder dans les rues de Yubaba en quête de jeunes demoiselles à sauver.

On lui demande tellement de chose à Barthélemy.

« Je n'organise pas le prochain spectacle, mais je pense qu'il ne devrait pas tarder. »

Son sourire est si faux, si froid. Il comprend vraiment pas pourquoi, Batilda était tellement géniale avant. Une des seules filles qui n'étaient pas trop nulles. Peut-être même une des plus chouettes, il l'aime beaucoup Batilda.

« Tu seras aux premières loges, tu verras. »

Il le sait bien Barthélemy. Il arrive toujours à être aux premières loges. Parce que c'est un Trafalgar. Et parce qu'il est super mignon. Enfin, lui il trouve pas vraiment, mais c'est ce que tout le monde arrête pas de lui dire. Sauf Batilda. Elle lui dit jamais qu'il est mignon. Elle est tellement gentille Batilda !

C'est triste qu'elle soit si triste. Le petit prince il veut soudainement la faire sourire. Un vrai sourire, et pas une des façades grisonnantes à peine agitées qu'elle lui sert si souvent. Qu'elle sert à tout le monde d'ailleurs. Il réfléchit un instant. Il pourrait lui donner de l'argent. Sa sœur elle aime bien l'argent, il croit. A moins qu'elle préfère l'or, comme celui de sa couronne. Mince, il a pas ça sous la main, lui.

Peut-être. Peut-être qui lui devrait lui montrer en avance le cadeau qu'il lui prépare depuis plusieurs jours ? Il songe quelques secondes, et prend sa décision.

Il l'attrape de sa douce main couverte de gribouillages et la traîne en dehors de sa somptueuse chambre. Il ne s'inquiète pas un instant de sa réaction et se content de courir à travers tout le palais, le sourire aux lèvres. Il respire la fierté, il rit de son rire d'innocence, résonnant dans tous les couloirs. Rapide, vif, il voltige, et Batilda avec lui. Barthélemy, il espère que ça lui plait aussi. De toute façon, il est bien trop excité pour essayer de comprendre ce qu'elle pense.

Stop. Brutal. Il se tient devant la grande porte de la grande serre du grand palais. Il la pousse délicatement, et Batilda toujours derrière lui, il s'imprègne du soudain soleil de la pièce. Un doux arôme fruité envahit ses narines, et Barthélemy il est absorbé par toutes ces fleurs, ces arbres, ces papillons, ces fruits. Le ciel bleu est omniprésent au dessus d'eux, et le petit prince il s'avance.

« Tu bouges pas, hein, promis ? Sinon j'appelle tante Tine pour venir te mordre les fesses. Et tu sais ô combien elle a de bonnes dents tata Tine. »

Et c'est reparti, laissant sa jolie jeune sœur perdue au milieu de la végétation, il est déjà à l'autre bout de la serre Impériale. Il farfouille dans une gigantesque haie de rosiers violacées, s'arrachant quelques griffures au passage, pour en retirer ses précieux cadeaux. Il avait bien choisi sa cachette, Barthélemy, il est toujours doué pour trouver des cachettes. C'est dommage, c'était censé être pour son anniversaire, mais tant pis, il trouvera bien autre chose d'ici là.

Et le voila déjà de nouveau devant Batilda, vaguement désarçonnée. Il est tout sourire, de ce joli sourire remplie de dents de lait. Bon, en ce moment, il lui en manque une d'ailleurs. Une canine. Tranchante, aiguisée, quand il l'a vu tomber, il était prêt à pleurer.

C'était sa préférée.

Il tend les bras, sûr de lui. Dans sa main gauche, une jolie couronne de marguerite. De toutes les couleurs. Il fallait dire que la jardinière l'avait beaucoup aidé. Elle avait le don de transformer les végétations, faire pousser ce qu'elle souhaitait et comment elle le souhaitait. Ils étaient d'ailleurs actuellement dans sa serre. Faudrait qu'il songe à la remercier, elle avait été gentille avec lui. Elle s'appelle Jocelyne.

Dans sa main droite, une planche de carton bariolée de peinture. Sur celle ci, des tas et des tas de photos de Batilda petite. De Batilda et de Barthélemy. De Batilda et maman et papa. De Batilda, et d'All. De Batilda, d'All et lui. De Batilda, d'All, de Barthélemy et de maman et papa. Et tous pleins d'autres trucs super chouettes qu'il avait réussi à récupérer.

« Souris ! »

Le petit Prince il a rapidement tout posé au sol et a sorti l'appareil photo qu'il avait retiré lui aussi des rosiers. Flash. Le gentil polaroïd sort une toute nouvelle photo, et Barthélemy l'arrache rapidement pour venir la coller à l'emplacement réservé, au milieu du carton, préalablement recouvert de scotch. Batilda petite, Batilda maintenant. Batilda, as-tu montré tes dents ?
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MessageSujet: Re: « Aujourd'hui, tu es reine, Batilda. Autrefois tu étais libre. » [PV • Batilda]   « Aujourd'hui, tu es reine, Batilda. Autrefois tu étais libre. » [PV • Batilda] Icon_minitimeMer 19 Mar - 21:30

Aujourd'hui, tu es reine, Batilda. Autrefois tu étais libre.
Soudain, ce fut le silence. Étrange, dérangeant, prenant insidieusement l'espace. Tu n'aimais pas le silence. Tu ne l'aimais pas quand tu étais avec Barthélemy. Ça te rappelait comme vous parliez autrefois, de choses inutiles, de choses qui brillent, de choses sans queues ni têtes mais de choses toujours immensément intéressantes. Vous étiez les deux gamins aux sourires étincelants, désireux de vivre de grandes aventures, appelant papa ou maman pour savoir qui de vous deux était le plus grand chevalier. Vous étiez toujours ex æquo, au même niveau, les trésors des Trafalgar. Évidemment. Alors quand ton petit prince prit ta main pâle entre ses doigts bariolés, tu ressentis un soulagement incommensurable. Il prenait les choses en main, il s'occupait de tout, ne t'inquiète pas Batilda tout va bien se passer alors juste, juste, ferme les yeux et laisse toi guider. Cours, vole, frissonne, trébuche, mais ne le quitte pas des yeux ton petit frère, ton petit ange blond. Ne le quitte pas des yeux, il risquerait de s'envoler. Ne le quitte pas des yeux, au cas où il disparaîtrait avant que tu n'aies pu le retenir.

Tu n'avais pas couru comme ça depuis ce qui te semble être une décennie.
Tu l'entends rire alors que tes pieds te brûlent, coincés dans ces chaussures trop étroites et trop vernies. Tu te demandes à peine où vous allez. Tu ne penses même pas à tes dossiers, à ton courrier qui t'attend sur ton bureau. Tu redeviens gamine, tes cheveux roses sont décoiffés c'est une catastrophe une apocalypse et tu t'en fiches. Vos pas résonnent sur le parquet et contre les murs trop hauts pour vous, ils s'étouffent dans l'herbe du parc, ils s'accélèrent en franchissant la porte vitrée de la serre et puis – stop. Tu manques renverser Barthélemy dans la soudaineté de l'action.

« Tu bouges pas, hein, promis ? Sinon j'appelle tante Tine pour venir te mordre les fesses. Et tu sais ô combien elle a de bonnes dents tata Tine. »

Te voilà seule.
A nouveau terriblement seule.
Le soleil au-dessus de toi traverse les vitres et t'échauffe l'esprit. Et puis il y a les arbres, les fleurs, les insectes, les racines, les bruits, les odeurs, qui t'oppressent, te perturbent, ça fait une overdose d'informations terrifiante comparée à cette légèreté que tu as pu ressentir à peine quelques secondes auparavant. Tu redescends sur Terre à une vitesse vertigineuse, maintenant qu'il n'y a plus la main de Barthélemy dans la tienne. Tu veux qu'il revienne. Tu te sens perdue. Tu te sens seule. Comme une étoile filante, ton petit frère a pris toute ton attention et puis est reparti. Où est-il ? Où est-il où est-il où est-il. Tu deviens folle, peut-être. Batilda, tu ne sais plus où tu en es. Tu ne sais plus quelles décisions prendre, quelle direction choisir pour ton royaume, pour ton avenir. C'est flou. C'est sans intérêt.

Et quand il revient Barthélemy, avec son sourire grand comme le soleil, sa couronne de fleurs et son carton rempli de photos, tu as juste cruellement envie de pleurer. Depuis quand une Reine ça pleure, hein ? Depuis jamais. Une Reine ça doit sourire, ça doit être fière et sûre d'elle. Souris, Batilda.

« Souris ! »

Le flash de l'appareil t'éblouit et tu tangues. Tu n'as pas souris. Tu aurais dû sourire, ça aurait fait plaisir à Barthélemy. Il colle la photo au centre du panneau, très fier de lui. Tu devrais être fière de lui toi aussi, lui dire que c'est bien, c'est merveilleux, c'est magnifique Barthélemy, tu n'aurais jamais pu imaginer un plus beau cadeau ! Il a toujours des idées si spectaculaires, c'est magique ! Merci, merci infiniment. Tu devrais le dire. Mais rien ne vient. Tu contemples ces photos et tu voudrais juste les brûler une à une, jusqu'à oublier totalement cette période de ta vie qui te semble plus loin et plus inaccessible que toutes les étoiles au ciel. Il y a Papa, il y a Maman sur ces photos, il y a All avant qu'il ne devienne aussi aigri qu'un pruneau, il y a Barthélemy sans dent et sans tee-shirt, il y a toi, Batilda, qui joue pieds nus dans l'herbe du jardin. C'est triste. Il n'y a pas de quoi sourire, voilà la vérité, ce n'est pas drôle, ce n'est pas amusant, c'est tout simplement la chose la plus triste qu'on t'ait jamais offerte. Doucement, tu prends la couronne de marguerites et tu la mets sur ta tête à la place de cette autre couronne plus brillante mais infiniment plus lourde, tu t'assieds et tu regardes encore et encore ce stupide morceau de carton bariolé. Tu ne sais plus qui tu es. Tu ne sais plus qui te veux être ; qui tu as choisi d'être.

« C'est très joli, ton cadeau, il me plaît beaucoup. »

C'est vrai. Il avait beau t'envoyer six pieds sous terre, il te faisait quand même plaisir. Il avait ce goût de sirop pour la toux, qu'on avale en plissant le nez mais qui a finalement ce don de vous rendre doux comme du coton.

« Dis, Barthélemy, tu la vois souvent tante Tine toi ? »

Parce que toi, ça doit faire des millénaires que tu ne l'as pas croisée, cette tante grognon qui t'énerve tant. Tu en étais presque venue à penser qu'elle était morte. Tu ne sais rien de ceux qui t'entourent, Batilda, tu ne sais rien parce que ça ne t'intéresse pas, parce que tu es tellement obnubilée par tes problèmes et ta vie et ton propre drame que tu te fous bien de ce que ta famille peut ressentir. Ce ne sera jamais pire que toi, tu te dis.
Ils ne seront jamais pires que toi, Batilda.
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MessageSujet: Re: « Aujourd'hui, tu es reine, Batilda. Autrefois tu étais libre. » [PV • Batilda]   « Aujourd'hui, tu es reine, Batilda. Autrefois tu étais libre. » [PV • Batilda] Icon_minitimeDim 30 Mar - 12:00

« pardon, Batilda. »

E
t il attend quelques secondes. Concentré, dans sa tête. Barthélemy, il ne regarde pas sa sœur, il ne regarde pas la photo. Il ferme juste les yeux, et il compte jusqu'à trois. Parce qu'il a un peu de mal après le chiffre trois et que le quatre et le six ils se mélangent souvent. Enfin c'est pas de sa faute, c'est juste qu'ils se ressemblent pas du tout. Et les choses qui ne se ressemblent pas du tout, ont un point commun : ils sont totalement différents. Du coup, le petit Prince il les confond souvent à cause de ce point commun.

Puis il se rend compte que ça fait déjà trois. Alors, doucement, il écarte ses paupières et observe avec effroi le visage pâle et morne de Batilda, là, en plein milieu de son beau carton coloré. Il se laisse tomber par terre, un peu sans réaction. Déçu, il est effroyablement déçu. Et puis il entends toutes ses vilaines choses dans la tête de sa sœur. Toutes ces horribles choses.

« c'est triste. Il n'y a pas de quoi sourire, voilà la vérité »
« ce n'est pas drôle, ce n'est pas amusant »
« c'est tout simplement la chose la plus triste qu'on t'ait jamais offerte »

Il encaisse, tout, il continue d'écouter. Et il se sent triste. Parce qu'il a échoué, il n'a pas réussi. Pourtant il avait fait de son mieux ! Mais ce n'était pas suffisant. Ou non. Il s'était juste trompé de méthode, un mauvais frère, voilà ce qu'il était.

« C'est très joli, ton cadeau, il me plaît beaucoup.  »

Il baisse la tête. Cette phrase a fini par lui asséner le coup de grâce. Ce mensonge a peine camouflé. Il n'écoute même plus les arrières pensées de Batilda. Parce qu'il a honte. Parce que ce sont ces simples mots qui lui font le plus de mal.

« Dis, Barthélemy, tu la vois souvent tante Tine toi ? »

Il a même pas entendu. Il s'est enfermé dans sa tête, loin de toute sa déception. Au plus près de toute sa déception. Il pense à beaucoup de choses. Il essaye de comprendre. De trouver ce qui n'a pas fonctionné. Il se morfond. Il voudrait pleurer, mais il ne peut pas. Parce que c'est un homme, et qu'un homme ça pleure pas. Et surtout pas devant une fille. Mais pourtant c'est horriblement dur.

Il ne la regarde toujours pas, les yeux rivés sur ce bout de carton et sur ces photos qu'il a eu tant de mal à rassembler.

« Je.. »

Distraitement, il effleure de son petit doigt cette photo de lui et de sa sœur, plus jeune, dans le boudoir. A elle aussi il lui manquait quelques dents. S'il était encore lui-même, il se serait empressé de lui demander comment elle avait fait pour les retrouver après, parce que lui il avait encore beaucoup de mal avec sa canine droite. Il l'avait cherchée partout pourtant.

Une larme roule sur sa joue, il ne s'en est même pas rendu compte. Parce que s'il le savait, il se serait enfui, aurait couru se cacher dans sa chambre. Et n'aurait plus jamais voulu adresser la parole à Batilda.

« Je sais pas. »

Il ne sait même pas quoi. Il répond machinalement, tandis qu'une deuxième larme a coulé. Il voudrait dire qu'il est désolé. Il voudrait s'excuser. Mais là, il ne sait vraiment plus quoi faire.

« Je sais pas. »
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