Aujourd’hui, comme chacun des jours depuis son arrivée, Morphée s’était levée de bonne heure. Elle ne l’avait jamais voulu et pourtant, elle passait de bien trop courtes nuits à son goût ce qui étrangement n’arrivait pas à influer sur son état. Elle n’était pas fatiguée, on pouvait même dire qu’elle était en pleine forme était-ce donc encore un effet de cet autre monde ? Elle n’en savait rien. Et malgré tout, tout ce qu’elle voulait c’était dormir encore un peu, chose que son don ne pouvait pas faire pour elle.

Elle s’était finalement levée dans l’obscurité que n’avaient pas encore chassé les premiers rayons du soleil alors que de sa fenêtre ouverte, elle pouvait entendre les cuisines s’activer. Des ustensiles qui s’entrechoquent au verre qui se brise sur le sol sous de lamentables excuses, elles pouvaient les entendre tel un chuchotement dans cette brise matinale. Elle soupira avant de s’activer à son tour et de quitter son appartement. L’astre lumineux se levait à petit pas alors que la demoiselle se rendait dans les jardins, pierre sacrée de cette cité. Elle n’aimait pas tout ce gens assoiffés de fêtes et de folies à la hauteur de leur grandeur et pourtant elle y était car malgré tout, c’était bien le seul endroit où on lui achèterait ses potions surprises. Elle qui aurait voulu vivre dans un climat plus calme et terre à terre, elle en était loin. Encore heureux, tout n’était pas si mauvais, il y avait ces jardins, cette serre et plus particulièrement ce calme béni de la matinée.

De l’un des arbres, elle subtilisa une pomme qu’elle tourna entre ses doigts tout en pénétrant dans la cloche de verre. Comme à chaque fois qu’elle y pénétrait, elle se sentait sereine, se soustrayant un instant du monde au dehors et de ses habitudes en appréciant la douce chaleur environnante. Parcourant lentement les allées, elle s’imprégnait du parfum de ces fleurs et profitant de cette luxuriante verdure. C’était son petit endroit de repos, un endroit qu’elle aurait aimé gardé pour elle seule, idiotie de sa part. Une cité si imposante ne pouvait pas se composer que de personnalité similaire et aujourd’hui, elle en avait la démonstration. Une voix s’élevait un peu plus loin et avec elle, des noms de plantes dont la brune ignorait la représentation. C’est timidement qu’elle s’en rapprocha pour bientôt voir, installé sur le sol, un jeune homme un cahier à la main. Fascinée par la parfaite reproduction qu’il faisait de l’orchidée face à lui, elle ne put que se sentir admirative si bien, qu’elle finit par s’installer sans bruit à ses côtes et de dire la première chose qui lui était venue en cet instant.

«  C’est vraiment magnifique. »

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