Que fais-tu ? Où ère-tu ? Où vas-tu ? Je suis mon bonhomme de chemin. Moi, je suis l’itinérante. Je suis Iule. Je vais là où mes envies me guident, ma curiosité. Je veux reprendre mon petit bonhomme de chemin, ma routine, mes habitudes. Oublier un instant mes dérives, celle de la société. Vous pensez que ce sera un jour possible. Pensez-vous ? Ou alors serait-ce un cas désespéré comme quand j’ai essayé à apprendre à parler normalement, sans mes tics et mes tocs. A mettre les mots dans le bon ordre, à ne pas les mâcher, les avaler. A ne pas utiliser les mots en contre-emploi, Aussi. Les frontières sont rouvertes, tu as pu voir qui tu avais à voir, recommencer tes affaires plus ou moins nets. Les ponyos commencent à revenir dans tes caisses, les gens te refont confiance. Toi, tu doutes toujours des autres. Tu pensais les humains suffisamment stupide pour ne pas s’entretuer de manière gratuite, tu t’étais trompée, tu en as eu la preuve. Et maintenant, tu veux oublier, au plus loin, essayer de te reconcentrer. Mais entre oublier la mort et oublier la mélasse familiale que tu découvres peu à peu, d’une Yol amnésique qui essaime ses enfants à travers les royaumes, d’Echo dont tu n’as pas de nouvelle, ni d’elle ni de ton géniteur d’ailleurs, tes lettres sont restées sans réponse. Tu le sais, maintenant, Echo ne t’as pas menti .Sentiment qui a tendance à te tirer le cœur, à t’envahir les pensées. C’est désagréable, terriblement désagréable.

Que fais-tu ? Où vas-tu ? Tu es dans les landes, près du lacs, tu te rends aux quartiers marchands de calcifer, ne passant par chez Hellhound. Tu as envie, il n’y a aucune raison, tu veux juste revoir le château ambulant qui t’intrigue. Hellhound. Une tache rousse dans les prairies, proches du lac. Tu dévies ta route, faisant tourner la carriole et ta monture. Et là, tu t’aperçois que la tache rousse n’est pas seule. Un attroupement. Mauvais signe alors tu ralentis l’allure et pose pieds à terre. Tu entrevois des visages que tu ne connais et surtout un que tu connais. Lacey. Tu te fige, transie par la panique. C’est ici que vous vous êtes rencontré pour la première fois. Lacey aux longs cheveux noirs, qui t’ont tant fasciné la première fois, ces longs cheveux semblables à ceux de la sorcière. Lacey couverte de sang. Tu es immobile, tu voudrais parler. Tu voudrais dire. Que selon ton expérience et les livres, il faut que les gens s’écartent pour laisser respirer la blessée, pour ne pas non plus lui transmettre leur panique. Il ne faut pas qu’elle s’affole, que son rythme cardiaque ne s’affole trop pour ne pas entrainer des complications. Il faut aussi désinfecter les plaies, vérifier que les organes vitaux n’ont pas été touché, agir en conséquence. Il faut, Il faut … Mais tu n’agis pas. Peur, réaction qui te prend dès que tu vois du sang en trop grande quantité. C’est risible pour un médecin.

Brusquement, on la secoue. On l’appelle. On la rappelle à son rôle. Elle secoue la tête avant d’attacher ses longs cheveux. Détermination. Elle détache sa sacoche de premier secoue qu’elle a fixé à la selle de Munin, qui broute pas loin avant et elle se faufile à travers la foule. Au moment au Lacey tente de se lever. Tu t’imposes, fais des moulinets du bras pour écarter les curieux.

Avant de sortir son matériel sur le sac, constitué d’onguent, de compresses et bandage.

Reprise du poil de la bête et des sens de la réalité. Vénale Iule.