Au quartier des livres [Raven]

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briser la routine

La routine. J’avais un peu de mal à briser mes habitudes pendant mes courses, surtout quand il s'agissait de dépasser les frontières. Ce n'était pas par crainte ou quoique ce soit d'autre, seulement j'avais horreur de me détourner de mes objectifs. Pourtant, il m'arrivait d'ajouter quelques activités lorsque je passais sur certains territoires, car j'avais toujours des personnes à voir, entrevoir.

Dernièrement, mes courses étaient trop peu nombreuses et n'occupaient pas pleinement mes journées. Je n'avais peut être pas à m'en plaindre puisque mon salaire me permettait de vivre tranquillement. Mes courses n'étaient pas ridicule, et j'avais des clients de choix. Le mieux dans chaque métier, c'était d'avoir certaines exigences. Si certains se fichaient pas mal de la clientèle parce qu'ils préféraient simplement l'argent au bout, ce n'était pas mon cas. J'étais certains que certains clients pouvaient abuser de mes services, et je n'étais pas le genre de chat à me laisser gratouiller derrière l'oreille sans rien dire. D'ailleurs, j'étais plutôt tout le contraire. Si le client n'appréciait pas ma manière de faire, qu'il aille simplement voir ailleurs. Mon porte-feuille se porterait bien sans lui.

Les landes de Calcifer possédaient un paysage digne du nom qu'on lui avait assigné. Certes, Yubaba était ma maison, mais il m'arrivait parfois de me perdre dans l'étendu des plaines qui recouvrait cette petite partie de ce nouveau monde. L'endroit était calme, bien plus reposant parfois que la cité où j'habitais. Néanmoins, je pense que ce calme constant finira par m'agacer au bout d'un moment. La cité de Yubaba avait des facettes beaucoup plus intéressante, et même si ma sociabilité était défaillante, les individus qui y dormaient paisiblement m'amusaient beaucoup. Leurs personnalités étaient tellement aléatoires, tellement désagréables, tellement déformés. Je pense que je pourrais en faire une liste complète, mais j'ai aucune envie de prendre le temps décrire cette liste de gens aux caractères si différents.

Pour le moment, ce qui m'importe, c'était de ramener ce colis en entier au destinataire. Je connaissais dores et déjà la dame qui allait recevoir ce colis. Elle était hautement désagréable. Sa voix était criarde, elle ne pouvait s'empêcher de me parler de sa vie alors que cela se voyait clairement que je me fichais de sa petite vie mielleuse. D'ailleurs, elle ne m'aimait pas non plus. J'étais sans doute pas le coursier qu'elle avait imaginé. Serviable, aimant ?

J'avais livré rapidement ma course, j'avais fait signé un papier à la dame, puis j'avais foncé tout droit vers la librairie que je connaissais si bien. Si les livres ne m'importunaient pas, j'y allais surtout pour y voir une personne. Si je l'appréciais ou pas, cela n'avait aucune espèce d'importance.

Mes pas étaient silencieux, et les personnes qui passaient à mes cotés ne me voyaient pas. J'avais pour sale habitude de l'activité constamment, tout simplement parce qu'un regard de travers pouvait me faire rentrer dans une rage noire.

C'était donc par précaution. Pourtant, apparaître à coté de Raven était tout à fait intentionnel, et elle n'apprécierait sans doute pas. Et bien, on est sérieuse à ce que je vois.

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Au quartier des livres [Raven] 777509jveihe

Apocalyptica - Fade To Black

Et je tourne une page. Page 203. Cœur d’une histoire palpitante. Un thriller sordide avec des boyaux étalés sur le sol et des victimes retrouvées morceau par morceau. Musique sur les oreilles. Sirop roulé en boule et ronflant sur le comptoir. C’est mon chat. Enfin, un de mes chats, il y en a plein qui traînent dans la librairie. Je lis depuis environ une heure. J’ai la paix cette après-midi, il n’y a personne qui passe. Pas un rat dans les rayons. Le beau temps doit attirer les gens à l’extérieur, pas dans une bibliothèque. Pourtant j’avais de nouveaux arrivages intéressants. Faut dire que je ne croule pas souvent sous les commandes. Je ne m’en plains pas vraiment, j’aurais la flemme d’avoir énormément de clients. Puis l’argent et la célébrité, je m’en fous. En plus je devrais forcément parler davantage à des inconnus et je n’aime pas ça. Ouais, je préfère moisir dans ma vieille librairie.

La routine. La tasse de café à moitié chaude, des biscuits au chocolat qui traînent, mes écouteurs dans les oreilles et un bon livre sous le nez. Je pourrais passer mes journées à ça. J’ai vraiment un métier génial ! Bon, même s’il y a tout de même des inconvénients. Comme des imprimeurs ou des éditeurs qui vous emmerdent au téléphone parce qu’ils veulent absolument que vous vendiez leurs livres, ou parce qu’il y a eu un problème dans la commande que vous avez effectuée. C’est sûr que des fois, j’ai envie de frapper des gens – souvent même – en particulier les clients. Certains me tapent sur les nerfs, genre les exigeants qui sont jamais contents de ce que vous leur proposez, ou qui veulent à tout prix avoir un livre absent des rayons à la minute. Je vous jure, il y en a qui se croient les rois du monde. Surtout les Yubabiens, ils ont la fâcheuse tendance de croire que tout leur est dû. Bon, je m’égare dans des histoires de politique. Bref, il y a des avantages et des inconvénients – comme partout, détail non négligeable.

« Et bien, on est sérieuse à ce que je vois. »

Je pousse un cri, je fais un bond de trente centimètres minimum sur mon tabouret, il bascule en arrière, je me cramponne au comptoir et manque de me payer une énorme gamelle. Je n’ai vu personne entrer. Je ne faisais pas attention et je n’entendais rien avec la musique, donc je n’ai pas pu percevoir la clochette de la porte. Mais quelqu’un est là. Ce quelqu’un c’est Chesire. Ce chat de malheur qui me colle. Je sais pas pourquoi. Il n’est pas méchant mais putain qu’est-ce qu’il me gonfle ! Il vient de me foutre l’énième peur de ma vie. Son don étant l’invisibilité, il s’éclate à surgir de nulle part pour me flanquer la trouille. Je ne sais pas si, un jour, il va entrer par la porte comme tout le monde. Pourquoi est-il là aujourd’hui ?

Je me remets correctement. Sirop a été réveillé par mon cri de surprise. Il a sauté du comptoir pour venir se frotter contre les jambes de Chesire qui a réapparu, un sourire énorme sur le visage. C’est ça rigole. Crétin. Il m’énerve mais pourtant, je ne saurais me passer de lui, sa présence me détend même si je passe mon temps à le rembarrer. Dans un sens, même si on fait comme si on ne pouvait pas se sentir, on compte l’un sur l’autre et on sait qu’au fond, on ne se déteste pas, voire même qu’on s’apprécie. Je le toise avec une moue blasée et indignée en même temps. Je soupire en refermant mon livre après avoir coincé un marque page dedans.

« Tu m’as encore fait peur. Abruti. »

Je me gratte la tête, ébouriffant mes cheveux noirs. Joyce saute sur le comptoir en ronronnant, je passe ma main dans sa fourrure rousse et elle se dandine sous mes caresses. Je tourne les yeux vers Chesire et souris. C’est un de mes sourires qui ne veulent rien dire. Un peu comme s’il n’y avait aucune émotion à y percevoir, juste… un sourire. Je me lève et me dirige dans la réserve. Il y a un foutoir sans nom là dedans. Des cartons fermés, ouverts, à moitié ouverts. Des papiers, des livres, des stylos, des sacs, des chats. Tout un bric à brac sans dessus dessous. Un ordinateur, une imprimante, une photocopieuse, bref, le bordel informatique. Sur une table dans le fond, il y a une cafetière et quelques tasses. Je prends le reste de café qui doit être à moitié chaud comme toujours et une tasse propre – que je m’efforce de trouver. Je rejoins Chesire en mois de deux, pose la tasse sur le comptoir et lui montre la cafetière que j’ai dans les mains.

« Café ? Et tu peux me dire ce que tu fais ici ? Tu fuis le boulot ou c’était juste pour venir me faire chier ? Ou alors non ! C’est pour contempler mes jolis yeux, c’est ça ? »

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Pause air frais

Raven avait été trop concentré pour remarquer ma présence. Le bruit de la porte n'avait guère attiré son attention. Elle était restée silencieuse, plongée dans son ouvrage qui devait la passionner au plus haut point. Je m'étais avancé, puis ma voix était sortie. Bien que sa surprise ne m'étonnait pas, j'aurais aimé qu'elle cherche du coin de l'oeil l'origine de cette porte ouverte. Mon don était utile, pour de nombreuses situations, notamment la fuite, l'espionnage, etc. Pourquoi ai-je choisi coursier alors qu'un individu avec un don tel que la vitesse aurait été mieux loger que moi ? Tout simplement parce que ce travail me semblait facile, et que j'avais mes propres horaires. Je n'avais pas de contrat, j'étais mon propre patron, et c'est bien ce qui m'allait. Lorsque tu es concentrée c'est difficile de ne pas avoir envie de te surprendre. Et c'est assez facile de le faire.

J'appréciai son air concentré, et même si son mauvais caractère pouvait m'agacer assez facilement, rare était les fois où elle m'était mes nerfs à fleur de peau. Bien évidemment, pour ceux qui me connaissait, il n'était parfois pas difficile de me mettre en colère. C'était d'ailleurs pour cela que ma liste d'ami n'était pas bien longue. Un soupire s'échappa de me gorge alors qu'elle s'interrogeait sur mon travail. Il était clair qu'elle ne savait pas clairement que mon travail n'était pas demandé par quelqu'un d'extérieur. On en n'avait jamais réellement parler. Ce n'était pas nos sujets de conversation préférés. Car si je venais ici, c'était pour penser à autre chose. Je laissais mes doigts caresser le pelage de son animal alors que mon attention était entièrement tourner vers Raven.

Je suis travailleur indépendant, je peux fixer mes propres horaires. Et, j'ai déjà livré ma course, alors j'ai voulu faire un détour par chez toi.

Un sourire à peine perceptible se dessinait sur mes lèvres alors que je poursuivais :

Pour tes beaux yeux ? Ne deviendrais-tu pas narcissique ? Elle était charmante, c'était vrai. Son physique était assez différent des filles que j'avais pu côtoyer, j'appréciais son style vestimentaire et son allure, son caractère s'adaptait facilement au miens. Pourtant, du temps où je lui avais parlé, l'idée d'en faire une petite amie ne m'avait pas encore effleuré. Il fallait le dire, je ne m'intéressais pas forcément à ce qui m'entourait, même si c'était des amis assez proche. En ce moment, j'avais la tête ailleurs. Depuis mon arrivée ici, d'ailleurs.

Tu penses pouvoir fermer ta boutique plus tôt ?

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Apocalyptica - Fade To Black

Il caresse Joyce qui ronronne de plus belle. Cette boule de poils est certainement l’animal le plus collant de cette librairie, elle réclame sans cesse des câlins. Parfois, elle m’empêche même de bosser correctement.

« Je suis travailleur indépendant, je peux fixer mes propres horaires. Et, j'ai déjà livré ma course, alors j'ai voulu faire un détour par chez toi. Pour tes beaux yeux ? Ne deviendrais-tu pas narcissique ? »

Je lève les yeux au ciel en soupirant. Je verse le café dans les tasses et en boit une gorgée. Je repose la tasse et prends appui sur le comptoir pour m’asseoir dessus. J’ai toujours peur de me casser la gueule en faisant ça. Je regarde Chesire en me saisissant de ma tasse que je regarde au creux de mes mains.

« Tu penses pouvoir fermer ta boutique plus tôt ? »

Etant donné que je suis la patronne, oui. Et puisqu’il n’y a personne depuis des heures. C’est un jour sans. Je ne sais pas si je dois vraiment m’en plaindre parce que certains clients sont du genre bien chiant. Je hausse les épaules et me tourne vers un cahier. Je l’ouvre et feuillette un peu, je regarde ce que j’étais noté à la date du jour. Normalement, pas de nouveaux arrivages ni de coups de fil à passer. Un éditeur ou autre pourrait très bien chercher à me contacter mais tant pis. Ca ne leur arrachera pas un bras de devoir attendre. Je me tourne vers Chesire en opinant.

« Ouaip. Y’a personne depuis ce midi et je pense que j’aurais pas de client aujourd’hui vu le temps qu’il fait… »

Je descends d’un bond du comptoir et me dirige vers la porte. Je jette un œil à l’extérieur. Les passants sourient en flânant, heureux de se pavaner dans les rues ensoleillées. Je secoue la tête, trouvant ce spectacle ô combien pathétique. Je me rappelle sans cesse ce que Maman me disait : « La paix est factice. Le chaos surviendra. Ce n’est qu’une question de temps. » Je pousse encore un soupire, visiblement fatiguée de la journée qui n’est même pas terminée. Je me saisis de la petite pancarte et la retourne pour signaler que la librairie est fermée.

« Voilà. L’avantage de c’boulot, j’prends mes vacances quand j’veux. »

Je reviens vers lui. Je me rapproche jusqu’à n’être qu’à quelques centimètres de lui, un sourire espiègle collé au visage, avec un air très suggestif.

« Pourquoi tu me demandais ça ? T’as des idées d’occupations ? »

Je lève un sourcil avant de me décaler en riant et de reprendre mon café. J’aime bien lancer des petites répliques ambigües avec Chesire, ça doit être l’une des seules personnes avec qui je suis à l’aise, alors forcément, je me lâche un peu. Je souris en le regardant, fière de ma connerie.

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~

En ce moment, le soleil brillait haut au dessus de la tête des passants. C'était bien plus agréable que la mauvaise pluie battante qui m'empêchait clairement de faire ce que j'avais à faire dans la bonne humeur. Lorsqu'elle avait parlé du temps à l'extérieur, elle n'avait pas semblé plus déçu que cela. La pluie lui aurait apporté du monde, alors que le soleil l'empêchait certainement de vendre assez d'ouvrage. Dans un sens, cela m'arrangeait bien, elle fermerait simplement son magasin, me suivrait sur un chemin tumultueux, je m'évaporerais alors, disparaissant de sa vue, et je la regarderais s'étouffer de rage.

Je n'irais pas jusqu'à la laisser seule, de toute manière, elle connaissait bien mieux les Landes que moi. Elle s'y retrouverait. Je ne risquerais pas de me perdre, mon sens de l'orientation était plutôt bon, mais il ne fallait jamais jouer à ce genre de jeu.

Des vacances... Des vacances... J'sais pas. Si tu prends souvent des vacances, y a des chances que tes clients aillent voir ailleurs non ? Généralement, nos boulots nous bouffent plus de vacances que ceux qui ont des horaires fixes... Après, ouais, aujourd'hui semble être un mauvais jour pour les affaires. Du moins, pour les tiennes. Non, je n'en riais pas. Je ne laissais aucun sourire danser sur mes lèvres. Mes affaires allaient toujours de bon train. Cela dépendait juste du temps, et de mon humeur. C'était bien les seuls éléments qui pourraient entraver mon travail.

Évidemment, il pouvait y avoir d'autres types problèmes. Les embuscades existent. Mais c'était pas pour moi. Encore une fois, je dirais que mon pouvoir m'était d'une grande utilité en toute circonstance. Je glissais mes doigts autour de la tasse, que je goûtais pour constater qu'elle n'était pas brûlante, puis je la buvais d'une traite.

Raven observait dehors, puis se rapprochait assez près de moi, je sentais son souffle sur mon visage. Quelques mèches de cheveux dansaient. Je renvoyais le sourire à la jeune fille, et répondait :

Pourquoi ? Tu t'attends à quelque chose de vraiment spécial ?

Pour tout dire, malgré mon idée de la perdre quelque part loin de la ville, je n'avais pas spécialement d'idées croustillantes en tête. Or, j'arrivais toujours à en trouver assez vite. Ce n'était pas dans mes projets, car comme tout homme qui sortait de son boulot, le principal, c'était un repos bien m'hérité. Oui, même si j'avais fait deux courses aujourd'hui. Ce n'était pas grand chose ? Disons que mes courses étaient peu nombreuses lorsqu'elles sortaient de la zone. Je n'étais pas Speedy.

Si tu y tiens, j'peux réfléchir à quelque chose de chaud bouillant, hm ?

Elle le savait, on ne joue pas au chat et à la souris avec moi. Il n'y a que dans Tom & Jerry que la souris est plus maligne, la vraie vie est tout autre. On me tendait des orties, j'attrapais volontiers pour les rendre au donneur.

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Apocalyptica - Fade To Black

« Pourquoi ? Tu t'attends à quelque chose de vraiment spécial ? Si tu y tiens, j'peux réfléchir à quelque chose de chaud bouillant, hm ? »

Je le regarde d'un air interrogateur et perplexe pendant quelques secondes, laissant un court silence s'installer entre nous. Et puis, j'explose de rire et pose ma tasse sur le comptoir pour éviter de mettre du café partout. Mon rire est rauque et bruyant. Je tousse un peu - cigarette. Et me ressaisis en respirant profondément, un sourire aux lèvres.

« Chaud bouillant, tu dis ? Toi ? Mis à part pour me jouer tes sales tours et courir les royaumes pour ton boulot, je savais pas que tu t'admettais à ce genre d'activités chaudes bouillantes ! »

Je sais bien que c'était faux. Surtout venant d'un gars qui vit à Yubaba. Et puis, Chesire est plutôt classe, il est beau, il a une présence, il est original et différent. Je ne suis pas au courant de sa vie affective, encore moins sexuelle - et à vrai dire, je ne veux pas l'être. En tout cas, je me suis toujours demandée s'il a de la conquête. Autant dire que moi, c'est le désert, étant donné que je dois m'entendre assez bien avec un nombre très restreint de personnes, du genre qui se compte sur les doigts d'une seule main, ce n'est pas comme si j'ai l'embarras du choix. Mais lui ? Je n'en ai aucune idée.

Je soupire et retourne dans l'arrière boutique pour ranger un peu le bordel, mettre à manger aux chats, avant de fermer la porte à clef. Je joue avec le trousseau en avançant vers la porte. J'observe le manège des gens de l'extérieur à nouveau, pensive.

«Tu veux qu'on sorte ? J'ai pas grand chose à t'offrir à boire ici, à part ce café tiède que je commence à trouver dégueulasse ! On va prendre un verre ? »

J’attrape ma veste en cuir posée sur une pile de cartons poussiéreux dans l'entrée et le questionne du regard en la coinçant sous mon bras. Il n'a pas répondu clairement à ma question au final.

«Tu venais pourquoi exactement donc ?»

Spoiler:

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Pause air frais

Son éclat de rire me refroidit pendant une fraction de seconde, je crois même que mon corps a été assez surpris pour que mes muscles se raidissent. Mes lèvres se fermèrent, alors que mon visage devenait aussi inerte qu'un décor. Il en fallait peut pour m'agacer, m'énerver, et Raven n'était pas à l'abri de ce genre de comportement. En réalité, mes sautes d'humeur allaient et venaient. Elles étaient difficilement contrôlable. Si tu penses que je te dis tout, tu te fourres le doigt dans l'oeil.

Ses propos n'avaient pas été blessant, ni humiliante, mais ils étaient assez agaçant pour que je change totalement d'humeur. Mais il suffisait d'un rien aussi pour que je reprenne contenance et que je redevienne presque sympathique. Il était vrai que je courais à travers tous les royaumes. En faites, je prenais ses propos au premier degré, comme si elle n'avait usé que de sarcasmes. Bien que ce n'était pas le cas, seul le changement de sujet de conversation détourna mes pensées. J'hochais les épaules puis répondit simplement à sa question : Je voulais qu'on aille prendre l'air, donc on n'est pas obligé d'aller boire quelque chose. Après, si ta gorge est desséchée et que tu y tiens, allons-y. Je ne voudrais pas que tu meurs de déshydratation. Les muscles de mon visage s'étaient légèrement détendu. Je poussais la porte qui grinça à mon passage, j'attendais Raven dans la ruelle. Peu de personne passait par ici. La rue n'était pas totalement déserte, car on était en plein début d'après-midi. Cela m'arrangeait, je n'aimais pas le monde. Sans oublier que je n'étais pas chez moi ici. J'avais beau être avec Raven, les regards bifurqueraient forcément vers un étranger.

Je passais ramener un colis. J'ai pensé que tu t'ennuyais plongé dans tes bouquins de milles pages, alors j'ai accouru. Preux chevalier, hein ? J'avais vraiment pas l'apparence. De plus, lorsque je venais faire tinter la porte de sa librairie, ce n'était pas juste pour dire bonjour, c'était pour la gaver toute la journée. Elle le faisait bien aussi, d'ailleurs. J'aimais avoir des nouvelles d'elle, et il n'y avait rien de particulier à ajouter. Les landes de Calcifer, malgré le regard des gens, étaient un pays que j'appréciais, à peu près de la même manière que j'aimais le caractère des gens de Yubaba.

[//HJ// Pas de soucis, je t'ai fait attendre aussi. Navré. Et ta réponse m'a beaucoup plus :3]

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Apocalyptica - Fade To Black

« Je voulais qu'on aille prendre l'air, donc on n'est pas obligé d'aller boire quelque chose. Après, si ta gorge est desséchée et que tu y tiens, allons-y. Je ne voudrais pas que tu meurs de déshydratation. » fait-il en haussant les épaules.

Je lui adresse un vague sourire alors qu'il ouvre la porte dans un grincement pour s'engager sur le trottoir. Je sors à mon tour et sort mon trousseau de clefs de ma poche pour fermer la boutique. Je les range ensuite dans ma poche avant de suivre Chesire le long de la ruelle. Les quelques personnes que nous croisons nous jettent un regard méfiant. La libraire bizarre et un étranger, forcément, on attise la curiosité populaire. Mais j'ai l'habitude, surtout avec la réputation que j'ai dans les landes. Qui me vient tout droit de ma mère soit dit en passant, rien à voir avec moi, sauf pour le look.

« Je passais ramener un colis. J'ai pensé que tu t'ennuyais plongé dans tes bouquins de milles pages, alors j'ai accouru. »

Je bifurque à gauche en même temps que lui. Je me gratte la tête, ébouriffant les mèches noires en bataille.

« Moi et mes bouquins, on s'ennuie jamais. Dit plutôt que je te manquais ! »

Je lui adresse un clin d'oeil provocateur et entre dans le premier café venu. Celui où je vais souvent. Simplement parce qu'il n'y a jamais personne et qu'on y est donc tranquille. Le café n'est pas mauvais et il est chaud lui au moins. Leur brownie aux noix est aussi délicieux, avec une merveilleuse crème vanillée qui le rend encore plus parfait. Oui, je suis gourmande, et alors ?

Je m'assoie à une table près de la fenêtre et hèle un serveur. Un jeune homme arrive, l'air étonné d'avoir un client en pleine après midi.

« Un café bien noir, avec deux sucres et un brownie avec beaucoup de crème. Tu veux quelque chose ? C'est pour moi ! »

» Où sont passés les livres ? [Ft Berry]

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