Krow parcourait les rues du quartier commerçant d’un pas rapide, un air sombre plaqué sur le visage. Autour de lui, les stands proposaient de la nourriture –viandes rôties à la peau dorée et craquante, fruits mûrs et tendres, épices odorantes et colorées, plats appétissants–, des animaux –extravagants, beaux ou drôles, toujours colorés, toujours exotiques–, ou encore des richesses attirantes –pierres et métaux précieux, matières inconnues, bijoux et armes onéreux– mais le regard de Krow les survolait tous distraitement. Un livre. Il lui fallait un livre. Sinon il allait mourir d’ennui. Un livre. Oh oui, un bon gros livre.
Il avait commencé par chercher une librairie mais il n’avait jamais eu un très bon sens de l’orientation, et il ne connaissait la ville que de puis un mois. Après avoir failli se perdre trois fois, il s’était rabattu sur le quartier commerçant, qu’il connaissait mieux. Mais soit personne ne savait lire dans ce foutu pays, soit il n’avait vraiment pas de chance (la deuxième solution semblant tout de même plus probable) parce qu’il n’avait pas encore vu l’ombre d’un livre.
Ce n’était tout de même pas trop demander !