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 For you, I'll paint all these pretty colors

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MessageSujet: For you, I'll paint all these pretty colors   For you, I'll paint all these pretty colors Icon_minitimeVen 20 Sep - 13:34



For you, I'll paint all these pretty colors

Wonderful sea, wonderful colors
Wonderful eyes, wonderful Queen

Le vent souffle doucement, et il fait voler tes cheveux en bataille à ton gré. Le soleil ne se couche pas encore, mais il est sur le point de le faire. Et tu es là, à te demander si Batilda va véritablement venir. Tu ne sais même pas si elle a lu ta lettre. Et tu ne réalises pas même combien il était bête de s’y prendre de la sorte. Incertain. Encore plus de la façon dont tu t’y es pris. Sombre crétin. Parler d’avenir ? Un rendez-vous ? Tu sais pourtant que ta Reine n’aime pas ce genre de plaisanteries.

Avec les autres, du moins. Alors, est-ce pour cela que tu t’y es risqué ? Pour voir si elle agirait avec toi comme elle le fait avec les autres ? A tes yeux elle est unique, irremplaçable, et tu ne pourras jamais la considérer comme tu considères toutes les autres femmes. Mais qu’en est-il d’elle ? Tu l’ignore, et l’idée de le découvrir en ce jour te plait, te ravie.
Elle pourrait te faire subir d’horribles choses, sans doute, pour si peu, mais tu aimes pousser toujours plus loin, pour voir où se dessinent tes limites.

Mais tu n’es pas ici que pour cela. Tu es ici pour parler d’affaires sérieuses. Sans doute le sait-elle. La Reine Rose est intelligente. Elle sait que tu ne prendrais pas de son temps pour des futilités. Elle sait que tu n’es pas ainsi. Elle connait ton efficacité, ta loyauté aussi. Elle te connait, parce que tu t’occupes d’elle depuis qu’elle est toute petite. Parce que tu as toujours été celui qui prend soin d’elle, quoi que cela puisse t’en couter. Tu n’as jamais véritablement compris ton attachement particulier à elle. Mais cela n’a pas d’importance. Surtout pas en ce jour, en cet instant. L’important c’est que tu sais qu’elle viendra, et que vous allez profiter de ce beau paysage pour parler sérieusement. Loin des oreilles indiscrètes qui peuvent se promener dans le château.
Si tant est que l’on peut considérer la peinture comme une affaire sérieuse. Mais à tes yeux elle l’a toujours été. Car elle est ta passion.

Mais dans les poches, tu contemple l’horizon. Le soleil perd peu à peu de sa hauteur, signe que l’heure approche. Que bientôt elle sera là. Mais pour l’heure tu es seul, face à un océan d’azur que tu n’as jamais pris le temps de venir contempler. Toujours trop occupé. Toujours plus important à faire. Alors, tu décides d’en profiter un peu. Tu ôtes tes chaussures, de même que tes chaussettes, et remonte le bas de ton jean en le repliant sur lui-même deux trois fois, et tu t’aventure à faire quelques pas dans l’eau. Elle est froide, mais tu ne grimace pas, tu ne réagis pas vraiment. Il en faut plus pour cela, beaucoup plus.

Tu fais quelques pas, dans l’eau. Contemple l’horizon. Constate que les minutes défilent. Que l’heure approche. Et tu souris. Tu souris à cette idée, celle de la voir enfin hors du château. C’est arrivé si rarement…Peut-être qu’inconsciemment tu espères que cela lui fera plaisir, de quitter l’espace de quelques heures le Palais des Bains. Peut-être que tu sais être prévenant, Jack. L’idée te fait sourire, tant elle te semble stupide, et pourtant tu ne saurais mettre un mot sur tout ça.

Tu soupires. Le soleil commence à se coucher. Tu n’aimes pas vraiment attendre, mais tu sais qu’elle aime se faire désirer. Alors, tu te tournes vers la plage, et tu te poses la question.

Ta Reine va-t-elle être à l’heure, ou va-t-elle se faire attendre ?



Dernière édition par Jack le Ven 20 Sep - 22:23, édité 1 fois
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Batilda
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MessageSujet: Re: For you, I'll paint all these pretty colors   For you, I'll paint all these pretty colors Icon_minitimeVen 20 Sep - 22:06

ft. jack & batilda

for you, i'll paint all these pretty colors.

La lettre que tu avais reçue était indéniablement bien écrite, Batilda.
L'écriture était soignée, les boucles étaient bouclées, le papier était choisi avec goût. Les mots étaient sirupeux, presque autant que les tiens. Tu aurais pu te sentir satisfaite par ce courrier, vraiment. Pourtant il y avait quelque chose qui te dérangeait. Assise dans ton fauteuil préféré, tu tournais et retournais la lettre entre tes mains, la froissant tellement que les mots en devenaient illisibles. Tu contemplais la vue s'offrant à toi : un jardin somptueux ponctué d'une église, suivi d'une suite de maisons bien rangées aux toits rouges étincelants, jusqu'à la mer là-bas. Si loin qu'elle te paraissait inaccessible. L'horizon qui se dessinait te donnait l'impression de n'être qu'un point infime dans ce monde.

Ça te terrifiait.

Tu avais pour habitude qu'on te traite comme une Reine, comme une étoile, mais finalement qui étais-tu donc ? Tu ne savais plus vraiment. Aller dehors, ça voulait dire te confronter à une réalité que tu n'étais pas certaine de pouvoir accepter. Pourtant Jack... Jack, lui, saurait peut-être. Il te connaissait depuis que tu étais toute petite, n'est-ce pas ? Il savait beaucoup de choses sur toi. Pas autant que ton cher All probablement, mais tu étais certaine qu'il aurait une idée objective de ce que tu étais. Il saurait calmer tes doutes, te rassurer. Jack était dehors.

Te levant de ton siège, tu rédigeas brièvement une réponse que tu confias à Hermès en lui priant d'être le plus rapide possible. « Bien sûr ma bonne dame, je suis plus rapide que l'éclair ! » t'avait-il répondu. Parfait. Un jour tu reparlerais à ce drôle d'oiseau de son problème de politesse mais sur le moment peu importa. Tu avais d'autres préoccupations plus importantes. Comme te choisir une robe plus discrète que d'ordinaire sans éveiller les soupçons de tes domestiques, ou parvenir à ôter tes chaussures de cérémonie pour pouvoir mettre tes légères ballerines. Comme déposer ta couronne dans ton armoire en toute discrétion. Comme réussir à te faufiler hors du palais sans qu'on ne te mette le grappin dessus. Comme avancer dans les rues de la cité sans te faire aborder par le petit peuple. Au départ tu te sentais si angoissée, Batilda, ô si inquiète. Tout ton corps te criait de ne plus faire un pas de plus. Et si tu retombais sur cet imbécile de chat blond ? Et si tu te faisais enlever ? Et si on te bousculait par mégarde ? Tant de possibilités toutes moins réjouissantes les unes que les autres. Jusqu'à ce que tu t'éloignes un peu du centre-ville et que l'éventail de ta liberté s'ouvre à toi. Tu n'avais aucune réception de prévue ce soir-là. Aucun conseil à diriger, aucun ministre à rencontrer. Rien à faire, rien à vivre, si ce n'était cette soirée et cette entrevue qui s'annonçait on ne peut plus intéressante.

Tu longeas la falaise lentement, laissant cette odeur propre à l'océan investir tes poumons, acceptant le fait que tes cheveux poudrés seraient emmêlés par le vent. Et puis tu empruntas ce chemin menant à la plage ; celui où tu peux assister à la transformation progressive de la terre en sable. Le terrain instable et les grains rentrant dans tes chaussures t'obligèrent bien vite à les enlever. Et puis, enfin, tu passas une petite dune et tu le vis. Tu avais fait exprès de traîner un peu pour ne pas arriver trop à l'heure. Il t'attendait, les pieds dans l'eau. Bien sûr. Il n'aurait pu en être autrement. Tu t'approchas des vagues, t'aventurant jusqu'à cette limite marquée par l'écume. Finalement, tu le fixas dans les yeux.

« Il n'est pas convenable de faire marcher une Reine jusqu'à un endroit pareil. »

Tu restas sérieuse un instant, un court instant, avant de laisser échapper un infime sourire.

« Néanmoins, il me faut admettre que la plage est un endroit très agréable pour parler affaire. »

Tu avais toujours été ainsi, Batilda.
Ni chaud ni froid.
Ni blanc ni noir.

Une demi teinte.
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MessageSujet: Re: For you, I'll paint all these pretty colors   For you, I'll paint all these pretty colors Icon_minitimeJeu 26 Sep - 0:36



For you, I'll paint all these pretty colors

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L’heure approche et elle n’est toujours pas là. Et toi, Jack, ça te fait sourire. Parce que tu le savais. Parce que tu t’y attendais, de toute façon. La Reine aime se faire désirer, elle aime se faire attendre. Et si l’incertitude, auparavant, errait librement en ton esprit, tu l’en a définitivement chassée. Parce que quelque part tu sais bien que s’il ne sera pas si évident pour ta Reine de s’aventurer jusqu’ici elle le fera bien volontiers.
L’inconnu effraie.
Mais l’inconnu attire.

Souvent tu l’as comparée à une prisonnière, drôle de paradoxe pour une Reine n’est-ce pas ? Pourtant en imageant c’est ainsi que tu verrais les choses. Pauvre Reine obligée de porter le fardeau d’un Royaume. Pauvre Reine dont les faits et paroles sont surveillés, inspectés, examinés, analysé à chaque instant. Pauvre petite fille à qui on tente de retirer une liberté qu’elle n’a jamais pu que toucher des doigts.
Il est aisé de prétendre l’inverse. Pour rêver. Pour se voiler la face, peut-être. Mais ce n’est pas une place convoitée, pas aux yeux de l’ex-britannique que tu es, Jack. Tu as beau contempler la Royauté depuis des années, tu n’en as jamais relevé un seul avantage. Si ce n’est que la parole de la souveraine est loi. Une bien maigre récompense lorsque l’on songe au prix en payer pour cela, à côté. Tu ne lui as jamais d’ailleurs posé la question, alors que tu aimerais tant connaitre la réponse.

« Es-tu heureuse d’être Reine, Batilda ? » murmures-tu pour toi-même.

Tu baisses les yeux. Même si tu lui posais la question, serait-elle sincère avec toi ? A-t-elle seulement pour habitude de l’être ? Tu ne peux que le supposer, Jack, car en réalité tu n’as aucune certitude qu’elle soit avec son fidèle serviteur d’une sincérité profonde.
C’est cette pensée qui te hante alors que tu lèves les yeux vers une nouvelle arrivante aux cheveux roses. Et c’est avec un sourire naissant que tu écoutes ses paroles en demi-teinte. Peux-tu réellement douter d’elle en cet instant ? Tu n’oserais pas. Tu n’y songerais pas.

Tu fais quelques pas vers elle et arrête ton ascension au plus près d’elle. A cette limite où elle est au sec, mais pas toi. L’eau à ce petit quelque chose d’apaisant, à tes yeux, après tout.

« Milles excuses Majesté, j’aurais volontiers préparé pour vous un moyen de locomotion plus agréable, hélas ainsi vous n’auriez pour passer inaperçue, et je tenais à ce que ce charmant tête à tête n’ai point à recevoir d’indésirables nouveaux invités. »

Une de tes mains vient se saisir d’une de ses mèche couleur barbe à papa, juste pour le plaisir de sentir leur douceur alors que tu les laisses glisser de tes doigts avec souplesse. Tu lui souris avec cette même douceur, Jack. Une douceur que peu de personne te connaissent, bien trop peu. Une douceur qui te colle à la peau en sa compagnie. Même si elle ne parvient pas, cependant, à t’éloigner de ta véritable nature.
Cependant, pour l’heure, tu veux laisser cela de côté et obtenir enfin une réponse à cette question que tu t’es toujours posé.

« Il est vrai que l’endroit est plaisant pour parler affaires, cependant…Une question me brûle les lèvres depuis ton couronnement, ma belle, et à présent que nous sommes seuls et sans aucune indiscrète oreille pour nous épier j’aimerais pouvoir te la soumettre en toute humilité. »

Pourtant tu ne peux soutenir son regard alors que tu t’apprêtes à la formuler. Tu lui tournes le dos, mains dans le poches comme si la réponse était désintéressant. Pourtant il n’en est rien.
Et tu fixes la mer, le ciel. Leur rencontre. Ce si beau paysage dont la contemplation est plus simple que le regard de cette fille que tu as toujours connue.

« Es-tu heureuse ? »

Ainsi la question est posée.
Ainsi le peintre sera fixé pour l’avenir.
Ainsi plus jamais il n’aura à se tourmenter ainsi.

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Batilda
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MessageSujet: Re: For you, I'll paint all these pretty colors   For you, I'll paint all these pretty colors Icon_minitimeSam 26 Oct - 20:12

ft. jack & batilda

for you, i'll paint all these pretty colors.

Le bruit des vagues te hantait.
Ce va-et-vient incessant paraissait te souffler, toujours un peu plus, que tu étais dans l'infraction des codes royaux. Que le protocole et l'étiquette et toutes les bonnes manières vouées à la Reine réunies étaient contre cette sortie. Et c'était tellement délicieux que tu aurais voulu ressentir ce délit au creux de ton ombre toute ta vie. Il y avait le sable qui te frottait les pieds et ferait de vilaines plaques rougeâtres sur ta peau parfaitement blanche. Il y avait l'eau qui s'approchait de toi sans jamais te toucher, comme si elle avait peur de ta colère. Il y avait le visage souriant de Jack face à toi. Sûr de lui. Incapable de ressentir cette terreur que tu voyais perpétuellement chez les autres. Et ce tout, cet ensemble de petits détails complété par bien d'autres encore, te donnait l'impression de vivre pour de bon. Tu n'avais plus ta couronne, Batilda. Et sans elle - sans elle, tu n'étais plus Reine. Ou plus tout à fait. N'est-ce pas ?

« Milles excuses Majesté, j’aurais volontiers préparé pour vous un moyen de locomotion plus agréable, hélas ainsi vous n’auriez pour passer inaperçue, et je tenais à ce que ce charmant tête à tête n’ai point à recevoir d’indésirables nouveaux invités. »

Toujours ces expressions ravissantes, ces mots soigneusement choisis ; comme s'il était de son devoir de bien vouloir te plaire. Il touchait tes cheveux comme d'autres auraient touché de l'or. Tu laissais toute cette douceur – cette candeur, presque – t'envahir dans une vague étrangement chaleureuse. Tu avais l'habitude qu'on te prête attention. Cette sincérité que Jack paraissait éprouver, en revanche, lui était propre. A lui et à lui seul.

« Il est vrai que l’endroit est plaisant pour parler affaires, cependant…Une question me brûle les lèvres depuis ton couronnement, ma belle, et à présent que nous sommes seuls et sans aucune indiscrète oreille pour nous épier j’aimerais pouvoir te la soumettre en toute humilité. »

Le « ma belle » te fit froncer le nez. Tu n'étais pas certaine d'être encore suffisamment détendue pour entendre ce genre de paroles de la part de quelqu'un d'autre que ton cher grand frère. Mais tu laissas passer sans mot dire, à la fois piquée par la curiosité et incapable de couper cet homme avec qui tu partageais un lien pour le moins indéfectible. Un autre que lui, pensais-tu, oui un autre que lui ce serait fait trancher la gorge pour de tels termes. Tu le fixas tandis qu'il se tournait vers l'océan sans fin, les mains dans les poches, avec cette nonchalance caractéristique d'une annonce particulière. Tu avais rencontré beaucoup d'hommes et beaucoup de femmes, Batilda. Bien qu'ils ne t'intéressent pas, tu commençais à connaître les codes.

« Es-tu heureuse ? »

Tension. Une vague te frôla les orteils, te faisant sursauter brusquement. Tu n'étais soudain plus qu'une boule de nerfs, prête à éclater. Pour une simple question. Une question en trois mots ; trois mots qui te coupèrent le souffle plus précisément qu'une épée aurait pu couper ta tête couronnée. Ta gorge s'assécha à toute vitesse. Tes oreilles bourdonnèrent en cœur. Les vagues te hantaient.

« Quelle drôle de question. »

Un rire nerveux t'échappa, du bout des lèvres, avant que tu ne te ressaisisses. Si tu te laissais avoir par une bête interrogation, tu étais fichue ! Il n'était pas question d'être faible. Il n'était pas question de plier. Que tu sois devant Jack ou devant un autre, le jeu restait le même. Toujours être droite, toujours être fière.
Toujours ordonner, jamais obéir.

« On ne me demande pas d'être heureuse, Jack. On me demande de faire mon travail. C'est tout. »

Ta voix avait repris cette teinte cassante qui te protégeais si bien. Oh Batilda ! Comme il était doux de se sentir à l'abri.

« Maintenant, si tu veux bien, nous ferions mieux de parler du tien. »

Détourner le regard, détourner l'attention.
Te montrer sous ton meilleur jour.
Toujours être droite. Toujours être fière.
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MessageSujet: Re: For you, I'll paint all these pretty colors   For you, I'll paint all these pretty colors Icon_minitimeJeu 31 Oct - 1:48



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Wonderful eyes, wonderful Queen

Tu la contemples et pour la première fois de ta vie, elle te fait de la peine, cette douce Reine au pouvoir sans pareil. Car après tout, qu’est-ce que le pouvoir si l’on n’est plus que le reflet de soi-même, si notre existence même ne signifie plus rien. Elle ne t’as pas répondu et pourtant à tes yeux elle n’aurait pu être plus claire. Mieux vaut parfois un silence que de longs discours. Le bonheur est un luxe. Un luxe inaccessible aux personnes les plus riches et les plus puissantes. Un luxe que même la Reine rouge ne peut atteindre. Quelle ironie. Quelle triste ironie.

Elle serait n’importe quelle autre femme, tu l’aurais déjà prise dans tes bras tant son malheur te touche personnellement. Mais elle n’est pas n’importe qu’elle autre femme, elle est comme le bonheur. Inaccessible. L’une des rares personne que tu sais que tu ne dois pas approcher de trop près et pour qui tu ne te risquerais jamais à franchir les limites du raisonnable. Car elle est imprévisible. Si fragile et si dangereuse à la fois. Une femme. Une Reine.

Si tendre. Si douce. Si froide. Si cinglante. Tu t’amuserais presque de ses diverses réactions, si tu l’osais. Tu ferais face, tu reviendrais sur un terrain dangereux, si tu l’osais. Mais tu sais comment les choses finiraient. Mal. Bien trop mal à tes yeux pour ton petit confort, alors tu n’en fait rien. Tu cherches tes mots et tu ne la quitte pas des yeux. Et même si ton regard ne laisse rien paraitre, sous ton impassible masque de neutralité, tu ressens une certaine peine pour elle, tout de même. Un tel destin tout tracé dès la naissance. Exactement le genre de vie qui t’attendait à plus petite échelle. Un futur que tu as décidé de fuir. Un futur que l’on t’as laissé fuir. Une chance que tout le monde n’a pas.

Tu soupires, et tu souris. Une main vient se placer dans ta nuque pour la masser quelques secondes. Douce Batilda, jolie Reine qui se cache derrière ce qu’elle trouve péniblement. Et toi qui capitules si facilement. Ce monde t’as bien changé, Jack.

« Je songeais davantage à un doux loisir qu’un véritable travail ; tu sais comme moi que ce dernier est toujours parfaitement exécuter et que si ce point tu n’as jamais rien à me reprocher. Car après tout dans ce venin que tu m’envoie la cible n’est jamais guère autre que ma langue trop bien pendue et mes mots parfois mal choisis. »

Et dire que tu reconnais tes fautes. Que tu connais tes torts mais que tu recommences, encore et encore. Comme l’enfant qui aime faire des bêtises, et qui continuera jusqu’à ce que la punition ne vaille plus les faits accomplis. Tu es ainsi, et tu ne changeras pas. Parfois tu te demandes même si la mort elle-même saura te faire changer lorsqu’elle te frappera pour de bon.

Doucement ton bras revient se placer le long de ton corps. Tu fais quelques pas dans l’eau. Et tu te tournes, espiègle, vers l’océan, tournant dos à ton interlocutrice. Ce que certains verraient comme une profonde impolitesse, toi, tu le voix plutôt comme le partage d’un point de vue.

« Je me demandais si tu accepterais que je peigne pour toi une nouvelle fois. La peinture me manque et je suis sûr que le Palais des Bains aurait besoin de renouvelés quelques-unes de ces toiles. Après tout regarde devant toi ; peut-on vraiment se passer d’une vision aussi merveilleuse plus longtemps ? »

Tu continus à t’amuser un peu dans l’eau, faire quelques pas, tourner un peu. Ne jamais trop t’éloigner.

« Et si tel est le cas, une toile en particulier te ferait-elle envie, ma douce reine ? »

Car après tout, à quoi bon peindre si ce n’est pour lui faire plaisir ?

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MessageSujet: Re: For you, I'll paint all these pretty colors   For you, I'll paint all these pretty colors Icon_minitimeDim 3 Nov - 11:26

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« Je songeais davantage à un doux loisir qu’un véritable travail ; tu sais comme moi que ce dernier est toujours parfaitement exécuter et que si ce point tu n’as jamais rien à me reprocher. Car après tout dans ce venin que tu m’envoie la cible n’est jamais guère autre que ma langue trop bien pendue et mes mots parfois mal choisis. »

Tu haussas les épaules avec dédain. Tu te moquais de ces histoires de venin. Tu savais te défendre contre les questions trop personnelles et les remarques acides ; tu savais répliquer quand il le fallait et t'effacer au moment opportun. C'était quelque chose que l'on t'avait appris, également, en même temps que tout le reste. Que tu sois face à Jack ou à un autre, peu importait, tes instincts protecteurs l'emportaient toujours. Tu te taillais une armure dans le plus bel acier et t'enroulait dedans comme d'autres se seraient emmitouflés dans une écharpe. Tu te protégeais de la haine et de l'amour comme on se serait protégé du froid. Les sentiments, c'était trop compliqué pour toi. Trop futiles ; inutiles. Les sentiments faisaient pleurer et rire, ils donnaient des frissons de peur ou d'excitation, ils rendaient incontrôlable ce corps que tu tenais à maîtriser à la perfection. Les sentiments représentaient un danger incommensurable à tes yeux.

« Je me demandais si tu accepterais que je peigne pour toi une nouvelle fois. La peinture me manque et je suis sûr que le Palais des Bains aurait besoin de renouvelés quelques-unes de ces toiles. Après tout regarde devant toi ; peut-on vraiment se passer d’une vision aussi merveilleuse plus longtemps ? »

Il te tournait toujours le dos, sa voix bravait le bruit des vagues sans forcer. Il savait s'éloigner de toi sans jamais franchir la mince limite de ta confiance.

« Et si tel est le cas, une toile en particulier te ferait-elle envie, ma douce reine ? »

Ton regard noisette devait lui brûler les omoplates. Tu étais incapable de le quitter des yeux. Il avait à la fois quelque chose d’inquiétant et quelque chose de rassurant ; fascinant paradoxe humain. Il te suivait depuis ta plus tendre enfance et tu savais que tu pouvais compter sur lui. Cependant... Il y avait toujours ce doute, indicible, qui martelait ta poitrine. Et s'il te trahissait ? En était-il capable ? L'hésitation te mordait la peau.
C'était incroyable, Batilda, ce talent que tu avais pour toujours t'isoler. Pour toujours réussir à avoir l'impression d'être seule au monde. Tu te sentais tellement importante et tragique que tu t'enfermais dans ta tragédie ; sans même laisser une petite porte pour permettre à quelqu'un d'entrer.

« Voyons, laisse-moi réfléchir... »

Inconstante, indécise ; voilà ce que tu étais. Lentement, avec précaution, tu avanças dans l'eau. Le bas de ta robe serait trempé mais sur le coup tu t'en fichas royalement – le mot était bien choisi. Tu t'aventuras jusqu'à sentir tes genoux crier sous la froideur de la mer. Les proportions n'étaient pas les mêmes pour Jack et toi. Tu étais si petite, Batilda. Un immense pouvoir dans un corps si frêle. Doucement, où tout du moins le plus doucement possible pour une personne telle que toi, tu attrapas la main du majordome entre les tiennes. Tu levas tes yeux vers les siens.

« Je voudrais quelque chose de grandiose. Je voudrais les royaumes à mes pieds. Une peinture dans des tons pâles que je pourrais observer toute la journée sans me lasser. »

Tu imaginais la scène avec précision. Ce serait la plus belle œuvre de ta collection, une toile unique en son genre.
Un silence passa, infime ; puis tu répétas avec ferveur.

« Je voudrais quelque chose de grandiose, Jack. »

Sur tes lèvres acidulées, alors, naquit un adorable et délicieux sourire.
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MessageSujet: Re: For you, I'll paint all these pretty colors   For you, I'll paint all these pretty colors Icon_minitimeDim 5 Jan - 4:11



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Wonderful sea, wonderful colors
Wonderful eyes, wonderful Queen

L’attente est un délicieux supplice. Oh, Jack, à quel point as-tu envie de prendre tes pinceaux et de peindre comme jamais tu ne l’as fait ? Cette envie te tiraille, te hante, te déchire de l’intérieur. Tu les sens, ces fourmis dans le bout de doigts qui ne veulent que ça. Qui le réclament, qui te supplient presque de passer à l’acte. Et toi, dans une parfaite loyauté et dans une parfaite obéissance tu n’en fait rien. Tu attends tes ordres comme le fier soldat que tu n’es pas, que tu n’as jamais été et que tu ne seras jamais. L’obéissance n’a jamais été ton fort et pourtant tout a changé ici, en ce monde, en cette présence. Te souviens-tu de l’ancien souverain ? Evidemment. Et tu te souviens  également qu’avec lui ta loyauté n’était pas aussi prononcée. Jamais tu ne l’aurais trahis, mais fort loin de toi l’idée de le montrer autant. Avec la reine rose c’est différent. Parce que tu sens une sorte de fragilité fort bien caché en elle.

Tu la laisses réfléchir avec une impatience bien cachée. Mais la surprise vient te faire songer à autre chose le temps de quelques secondes alors qu’elle accepte de mouiller le bas de sa robe pour venir t’accompagner au niveau de la mer. Il t’es tellement rare de voir la reine s’abaisser ainsi à ton niveau, accepter de se souiller pour être au plus proche de toi, presque ton égal, si la différence sociale n’existait pas. Mais elle est présente. Alors tu affronte son beau regard sans une once d’un mépris que tu pourrais avoir pour n’importe qui d’autre. Juste avec cette profonde douceur, preuve de l’affection aussi cachée soit-elle que tu lui portes. Et tu sourirais presque, Jack. Tu pourrais sourire devant des rêves aussi beaux que ceux qui traversent ses yeux.

Tu le sais, parce que lorsqu’elle te décrit ce qu’elle voit pour sa prochaine peinture, tu imagines cette ravissante toile, toi aussi. Tu vois déjà la pâleur des scènes que tu raconteras en peintures, et ces couleurs vives indispensables qui ne gâcherons pas la douceur de la toile, car tu sauras doser correctement. Tu sens tes doigts s’impatienter de plus en plus et chaque seconde te donne davantage envie de te saisir d’un pinceau et de commencer tout cela. Mais partir ainsi serait d’une impolitesse sans nom. Le silence file et la reine achève sa demande. Et ce n’est qu’à ce moment que tu sais que tu pourras bientôt te mettre à l’ouvrage. Une toile grandiose, pouvait-il seulement en être autrement ? Bien sûr que non. Car jamais au grand jamais tu ne fais les choses à moitié.

« En ce cas… »

C’est un doux sourire que tu lui adresses, de toute ta hauteur. Puis tu viens finalement t’agenouiller dans l’eau, face à ta reine. Tu es à présent imbibé d’eau salé jusqu’au torse, mais tu n’en a que faire en réalité. Ce n’est pour toi qu’un insignifiant détail lorsque tu songes à l’activité qui t’attends. Or, il t’est impossible de te la sortir de l’esprit.

« Qu’il en soit ainsi, ma reine. »

Tu te redresses et lui adresse un ultime sourire avant de regagner la plage, tout dégoulinant d’eau. A présent que cette affaire est réglée, ta reine et toi n’avez plus qu’à retourner au palais. Elle reprendra ainsi ses affaires de reine, tandis que toi, tu te prépareras à la satisfaire dans ta nouvelle tâche.

Sans te douter un seul instant des répercutions d’un tel caprice.



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MessageSujet: Re: For you, I'll paint all these pretty colors   For you, I'll paint all these pretty colors Icon_minitime

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