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Schrödinger en avait l'intime conviction: le chat mort-vivant devait être dans le désert. C'était évident au fond: du sable, du sable partout! Cela devait représenter une joie sans borne pour un félin: une litière géante qui s'étendait à perte de vue. L'homme était donc arrivé deux jours plus tôt, déterminé à retrouver le chat. Il avait emmener l'essentiel: un sac de couchage, des provisions, un arrosoir et ses poissons rouges. Toutefois, il dût s'avouer qu'il s'était un peu trompé quant aux vivres: choisir des mets salés et épicés avait accentué sa soif et il avait oublié d'emmener de l'eau. Il avait commencé à boire l'eau de ses poissons, juste un peu, avec une paille -il avait toujours une paille dans ses poches- mais craignait de tuer ses pauvres compagnons en les privant de tout liquide. De plus, l'idée d'avaler des déjections de poissons en plus de sa boisson de l'enchantait guère.

Il rampait donc tranquillement sur le sol avec une grâce toute larvaire, assoiffé, écrasé par son sac à dos et tenant précieusement son bocal en tentant de ne rien renverser. Après tout, les poissons avaient déjà assez souffert: en plus de s'être fait voler leur eau, ils avaient été nourri au chili con carne, mets qu'ils n'avaient pas semblé apprécier particulièrement.

Il crut à un moment distinguer une silhouette mais il pensa à une mirage. Dans le doute, il tendit tout de même son arrosoir en demandant, d'une voix misérable: "Auriez-vous un peu d'eau par hasard? Ou une peu de thé à la rigueur. Pas de café s'il vous plaît, ça me rend nerveux." Il tenta un sourire malgré ses lèvres gercées.

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Belle journée, grand soleil, pas un seul nuage dans le ciel ... Peut être un peu trop chaud, j'aime les mois estivaux mais tout de même, un peu d'ombre ne serait pas de trop, je ne reviendrai pas en juillet.

Je m'allume une cigarette, me dessine une ombrelle et me voilà parti pour une petite promenade. Je sens déjà le sable dans les chaussures, mais pas question de les enlever : le sable brûlant n'est guère enviable.
Les traces de mon pas restent imprimés sur le sable, le manque de vent les laisse intactes, cela a quelque chose de poétique, de triste aussi, deux pieds seuls qui avancent dans cette étendue de sable, j'aurai aimé partager cela mais les souvenirs seront là !

Des souvenirs hein ? Si je finis pas desséché avant de rentrer ! Bon sang, quelle idée de rester en cravate/chemise/boléro ? Mon auto-satisfaction sur mon habillement me perdra ...

Au moment de faire demi-tour, une voix se fait entendre.
L'homme me demande de l'eau, il semble mal en point et tiens tant bien que mal son bocal afin qu'il ne se renverse pas.
Je lui en aurai donné avec plaisir, mais encore faudrait-il que j'en ai ...
" Je suis vraiment navré, je n'ai pas eu l'idée d'en emporter mais si je peux vous aider à vous déplacer, nous irons tout deux à mon point d'arrivée, nous pourrons tout deux aller nous hydrater !".
Je préfère lui épargner les détails, la porte n'est pas si loin que cela quand je vois la traînée qu'il a pu laisser derrière lui, je baisse à nouveau mon regard sur lui, lui souris et lui tends la main.

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Le ramoneur pris un air un peu déçu, il rêvait vraiment d'une boisson glacée. Il soupira légèrement et se mit à fixer le jeune homme sans la moindre gêne. Ce dernier avait l'air plutôt sympathique. Il aurait eu l'air vraiment sympathique s'il avait transporté une gourde avec lui, mais bon. En plus, il devait être un peu bizarre pour se balader dans le désert, en plein soleil. "Merci de votre proposition. Je vous aurais bien accompagné mais j'ai beaucoup à faire dans ce désert et je pense être sur une piste plutôt intéressante... Je m'en voudrais d'abandonner maintenant..."

Il ignora le bras tendu et continua à ramper sur le sol, malgré le sable qui s'infiltrait insidieusement dans sa chemise ou dans ses chaussures. Il jetait de temps à autre un coup d’œil à sa montre pour déterminer où était le nord, en se dirigeant résolument vers le sud. Les chats aiment la chaleur et il fait plus chaud dans le sud, c'était évident.

Il stoppa toutefois son avancée pour se tourner vers l'homme. "Auriez-vous de la nourriture pour poisson rouge? Parce que les poissons ne sont pas friands de chili con carne. J'aime beaucoup ça personnellement mais je suppose que les haricots rouges mouillés ont une consistance mouillée." Il lui parut logique que l'homme transporte de la nourriture pour poisson rouge. Après tout, ça couleur d'yeux ressemblait fortement à celle de Willie, le poisson dépressif qui se cachait constamment sous une algue. Sans attendre de réponse, Schrödinger se remit à ramper.

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L'homme aurait pu paraître étrange, mais au final il me plaisait bien, déterminé, soucieux de ses précieux poissons, ... Non vraiment, peu de place pour parler mais homme sympathique, j'en suis certain !

Il n'attendit pas ma réponse, ça me frustre mais il a eut raison : je n'ai rien sur moi qui puisse l'aider pour ses petits, à mon grand regret.
Mais ne sachant que faire d'autre dans ce désert à part marcher, je m'adressa encore à lui :
" J'ai bien compris que je ne vous aide pas pour l'instant donc continuons à marcher, s'il vous parvient la moindre idée pour que je vous sois utile n'hésitez pas à me dire, sommes-nous d'accord monsieur ? "
Il y eut un bref silence, préférant le combler sans paraître désinvolte je tenta de connaître un peu mieux mon ... "interlocuteur" ?
" Je me présente, on m'appelle Othis, je vis dans les Landes, je ne saurai quoi vous raconter à mon sujet sans avoir peur de vous ennuyer, je préfère en rester là sur les détails de ma personne ! J'y pense à l'instant mais souhaiteriez-vous une simple aide pour vous mouvoir très cher ? Je suis tellement désolé de ne pouvoir vous aider, je déteste cette impression d'impuissance ! "

J'attrapa alors cet homme aux cheveux de feu, lui laissant son bras de libre pour son bocal et tentant de le maintenir debout en faisant passer son autre bras par dessus mes épaules et en le tenant par la taille.

Décidément, il faisait chaud.

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L'homme avait décidé d'accompagne Schrödinger et cela ne dérangeait pas vraiment ce dernier. Après tout, le temps passerait peut-être plus vite avec un peu de compagnie. Le dénommé Othis semblait avenant, malgré son prénom qui sonnait un peu comme "hostile". Schrödinger fut un peu surpris lorsqu'il l'aida à se relever. Il se demanda pourquoi faire une chose pareille avant de lever les yeux vers le ciel. Maintenant qu'il était debout, et donc plus près du soleil, faisait-il plus chaud? Il doutait vraiment et se souvenait de ses cours de physique au collège et au lycée mais savait également qu'un bon scientifique devait toujours tout remettre en question. Il s'apprêtait à poser cette question à son compagnon mais se dit qu'il serait plus poli de se présenter d'abord.

"Je m'appelle Schrödinger, je suis exilé et je recherche un chat mort-vivant. Enchanté monsieur Othis. Et merci pour votre aide."

Il tenait soigneusement le bocal, craignant de renverser la moindre goutte d'eau. Il rêvait de plonger la tête dedans pour se rafraîchir mais avait peur de blesser un poisson avec son nez. Pire, il pourrait se retrouver avec l'un d'eux coincé dans sa narine, ce qui nécessiterait sûrement un opération nasale pour sauver le malheureux.

Le vent soufflait de plus en plus fort. Le sable voletait, tantôt gracieux, tantôt brusque, fouettant le visage et les mains. Le roux continuait pourtant à avancer de manière obstinée, en plissant les yeux pour essayer de voir le mieux possible sans trop souffrir.

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"monsieur Othis", c'est bien la première fois que l'on m'appelle ainsi, j'en souris une seconde et réponds à mon interlocuteur.

"Ce n'est rien, pourquoi vous aurais-je laissé là par cette chaleur ?" lui demandais-je rhétoriquement : personne n'aurait laissé une autre personne, même inconnue, ramper dans le sable sous cette chaleur.

" J'ai comme idée que vous n'êtes pas là par hasard cher Schrödinger, vous embarasseriez vous de me conter la raison de votre venue pendant le trajet ? Je vous laisse me guider d'ailleurs, je ne connais pas votre destination !", ajoutais-je en relevant la tête doucement pour tenter d'y voir un petit peu.

Bien que le sable dans les yeux reste douloureux et qu'il laisse aussi un goût désagréable et croquant dans la bouche, l'étendue désertique me laissait rêveur devant tant de grandeur.

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Cet Othis était décidément une personne aimable. Quoi qu'un peu naïve. Pourquoi l'aurait-il laissé là par cette chaleur? Simplement parce que les gens transpirent beaucoup lorsqu'il fait chaud et que l'odeur peu être très incommodante. Schrödinger se renifla rapidement les aisselles et remarqua au passage les belles auréoles qui ornaient sa chemise. Un peu gêné, il décida de coller ses bras contre son corps, malgré l'allure robotique qu'il prenait soudain.

"Effectivement, je ne suis pas ici par hasard. Regarder cette étendue désertique. Du sable à perte de vue. A quoi cela vous fait-il penser monsieur Othis?" Puisque l'homme ne l'avait pas laissé répondre à la question sur l'abandon d'une personne par une forte chaleur, Schrödinger décida d'en faire de même. "Cela ressemble à une immense litière. Cela doit donc plaire à un chat. D'où ma venue ici. Quant à vous, que faites-vous ici sans une crême glacée?"

La faim commençant à se faire sentir, il sorti de son sac une conserve de Chili con carne qu'il ouvrit. Il y planta deux cuillères et invita son compagnon à manger en marchant, bien que le sable commençait déjà à se mélanger à aux haricots rouges.

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" "Une litière" vous dites ? Pourquoi pas oui, j'avouerai ne jamais l'avoir vu ainsi, je dois trop me concentrer sur ma propre vision des choses : j'oublie trop les autres points de vue ... "

L'homme nommé Schrödinger semble me proposer quelque chose qui ressemble à un chili con sable, je décline poliment :
" C'est très aimable, mais non merci : je suis déjà bien chauffé par le désert, je m'en voudrai de vous inonder de sueur. ", lui dis-je avec un sourire.

" Vous parliez d'un chat, c'est donc ce que vous cherchez ici ? ", ce point m'intrigue et avec sa logique et son parler, cet homme promet d'être intéressant !

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HRP:

Un chat... ce chat qui hantait sa famille l'avait mené bien loin. Jusque dans un désert où il discutait avec un inconnu en mangeant du chili con carne. Le rouquin s'apprêtait à expliquer sa quête lorsqu'il remarqua quelque chose à l'horizon. Quelque chose qui lui déplaisait plutôt. Il n'avait pas prêté attention au vent, à part peut-être à la douleur que le sable lui causait lorsque des bourraques lui fouettais le visage. Il était trop obnubilé par la chaleur pour se soucier de la pression atmosphérique ou de bêtises du genre. Il était également probablement trop stupide pour être capable de penser à la météo et à un chat en même temps.

Une tempête de sable arrivait à l'horizon. Un souffle chaud, puissant, soulevait un mur de poussière qui avançait vers eux à toute vitesse. Malgré la chaleur, Schrödinger frissona. « Hum... Excusez-moi Monsieur Othis mais on fait quoi maintenant ? »

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Bon.
Cata ou caca, ça reste bon pour définir la situation.
" A moins d'avoir une idée sur ce qui pourrait nous abriter de suite, j'ai pas tellement de suite pour notre aventure désertique ... Bref topo : on trouve l'idée d'un abri, je dessine, j'extrais, on s'abrite. ", articulais-je, parce que mine de rien le désert sans bouteille d'eau, ça assèche.

Je ferme les yeux et commence à chercher à haute voix ...

"Une tente !? Probablement trop léger ... Temple ? Trop long à dessiner, crétin ! ... "

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HRP:

Dernière édition par Othis le Dim 18 Jan - 18:17, édité 1 fois

On verrait les yeux de Schrödinger briller si le sable ne l'obligeait pas à les plisser. Un abri? L'abri de ses rêves de toujours? Autre chose que le minable studio dans lequel il avait passé toute sa vie terrestre? Mieux que les abris précaires qu'ils trouvait ici et là sur la terre des exilés? Le roux se pencha près de son comparse et fixa d'un air avide les mains de son comparses. "Cap ou pas cap de dessiner rapidement un manoir avec trois étages, peint en jaune canari, avec des volets en bois, une cheminée rouge et de beaux rideaux en dentelle. Pour l'intérieur, on verra plus tard. Pensez à la chatière. Et une petite boîte aux lettres blanche. Et des volets bien hermétiques. Le mur de sable s'approchait, Schrödinger se cacha derrière son bocal.

HRP:

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"Un manoir !? Je promets rien pour les couleurs mais je peux au moins tenter... "

Papier et crayon en main je commence à m'activer, le vent et le sable dans les yeux me font faire des traits lourds, informes, raturés ... Alors que je m'active pour finir le toit et la fameuse cheminée, le papier commence à tenter de s'enfuir, faisant apparaître un trait colossal au sommet de l'abri.

Pas de fenêtres, je nous éclairerai à l'intérieur et plus de temps pour cela; le vent s'est encore renforcé et je ne perçois plus les pieds de mon compagnon d'infortune enfoncés sous le sable accumulé.

"Bon, j'ai "un peu" honte de ça, mais il va falloir s'en contenter ! Allons-y !"

Je tends la main au dénommé Schrödinger alors que je commence à avancer.

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Ils entrent dans le manoir. C'est étrange. Schrödinger n'est jamais entré dans un dessin. L'intérieur du manoir est vide. Il n'y a pas un bruit. En entrant, ils ont fait rentrer des grains de sable, mais rien de plus. Et le silence une fois que la porte est fermée... Est-ce parce que le manoir est solide, ou parce que le dessinateur ne peut pas représenter de bruit. En tendant l'oreille, on perçoit tout de même du bruit. Le sable passe par la cheminée. Il fait sombre.

Avec prudence, il s'accroupit sur le sol et pose son bocal. Puis, il tatonne vers le mur et passe sa main dessus. C'est amusant, on sent les ratures, ou les maladresses du dessinateur.

"Et c'est plutôt solide, ce que vous construisez? Parce que le crayon, ça s'efface vite." Ce serait terrible de mourir parce que le sable a effacé les traits du manoir. "En fait, je vous dois un pari."

HRP:

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