L’inactivité aurait dû lui permettre de faire un point, d’arrêter d’amasser diverses choses, d’entreposer, étant donné qu’elle ne pouvait plus apporter à ses clients des autres royaumes, la marchandise dont ils avaient besoin. Enfin, cette situation sera peut-être révolue. Pas légalement tout du moins, mais une opportunité  qu’il ne fallait pas laisser filer. Mais avant de se présenter à cette « réunion », Iule s’était dit qu’il fallait qu’elle fasse un point sur son stock. Elle ne l’avait jamais fait parce qu’elle n’en n’avait jamais éprouvé le besoin. Certes le contenue de sa carriole avait toujours été des plus désordonnés, entassés en sorte que tout tienne dans l’espace réduit. Mais maintenant qu’elle avait étalé l’intégralité du contenue du chariot dans la cour de la maison, elle se demandait par quel miracle elle avait réussi, un jour, à tout faire rentrer dans cet espace. C’était très simple, en étalant tout correctement mais en ne sortant rien des contenants, elle n’arrive pas à tout faire tenir dans l’espace clos à ciel ouvert. Il a fallu empiler, tout ça sous l’œil amusé de sa logeuse qui l’observe assise sur une chaise,  le chat sur les genoux et une tasse de thé à la main. Iule est revenu au même endroit que la fois où elle a cassé sa roue. Embauche, Iule, qu’elle avait dit. Prends quelqu’un pour t’aider à classer, ranger et porter. Elle avait grimacé. Embaucher signifie payer. Embaucher signifie faire confiance à quelqu’un. Embaucher signifie avoir quelqu’un à gérer en plus d’elle. Et ça, c’est … C’est … pas possible. Cela lui avait retourné le cerveau dans tous les sens. Elle avait rétorqué qu’elle y arriverait toute seule, que la situation qui lui ferait embaucher quelqu’un n’était pas encore arrivée et n’était surtout pas prête d’arriver et que de toute façon, la situation diplomatique (il avait fallu qu’elle se reprenne à plusieurs fois pour arriver à prononcer ce mot)  n’était pas prête bouger avant plusieurs mois.

Sauf que … Sauf que, ça c’était ce qu’elle pensait avant avoir patauger pendant trois jours dans son bazar, incapable d’identifier certains matériaux, là où elle les avait achetés et pourquoi. C’était avant de tenter de tout ranger dans la cave de la maison qu’elle louait. C’était avant de se dire qu’il allait vraiment falloir maintenant qu’elle tienne un livre de compte. La logeuse avait raison, elle ne s’en sortirait pas seule.

S’en était suivit un lot de petite Affichette, rédigée tant bien que mal et accrochée dans le village et les environs. Iule y avait passé la nuit, la logeuse avait corrigé les fautes, histoire que ça ait, l’air plus sérieux.

Pour l’avant dernière phrase, elle y avait tenue, la logeuse s’était montrée perplexe. En général, avec son étiquette de médecin de village, Iule se devait d’être rassurante mais ça, la jeune fille n’avait pas l’air d’avoir intégré. Le pire, ce qui si un de ce genre de personnage se présentait, elle le ferait. Bref, il y a peut-être encore quelque chose à voir sur les compétences sociales de la jeune femme. Maintenant, il n’y avait plus qu’à attendre que quelqu’un se présente. Iule l’attendait de pied ferme, ce ou cette futur(e) employé(e) . Il en verrait probablement de toutes les couleurs mais cela rendait la chose presque excitante . C’était une première . De toute façon, ces derniers temps, il y avait beaucoup de premières fois . Premières fois où passer par la vallée du vent avait déclenché dans sa tête le souvenirs de Yol au point de lui en faire faire des cauchemars . Première fois qu’elle devait se sédentariser et de plus, remettre ça plusieurs mois plus tard . Il faut innover et tester dans la vie, il parait . Pour ne rien regretter . Il parait .